Michel Bérubé : Fil conducteur
Scène

Michel Bérubé : Fil conducteur

Révélées en 2001 par une décapante relecture de Macbeth, les aptitudes du comédien Michel Bérubé pour la mise en scène sont maintenant connues de tous. Au cours des dernières années, son travail a grandement contribué à faire découvrir la dramaturgie extravagante d’Hervé Blutsch au public montréalais. À trente ans, il s’apprête à relever un nouveau défi: unir son talent à la démarche artistique ingénieuse de Kobol Marionnettes. Inspiré des contes de Roch Carrier, le fruit de leurs efforts conjugués s’intitule Jolis deuils – petites tragédies pour adultes.

L’objectif premier du maître d’œuvre était de transposer les contes en action. Pour donner une fluidité au spectacle, il imagine un contexte de restaurant dont les marionnettistes constituent le personnel. Un parti pris qui permet à chacun de prendre part aux péripéties, en plus d’influencer grandement l’esthétique de la représentation. "Je trouvais primordial d’intégrer véritablement les marionnettistes (Louis Ayotte, Pier Dufour et Marcelle Hudon) dans le spectacle, explique le metteur en scène. Je ne voulais pas les confiner à un rôle de manipulateur. Le restaurant constitue un point d’ancrage concret qui mène à des univers féeriques, oniriques ou même cauchemardesques. Si l’action est parfois carrément surréaliste, elle conserve toujours un fil conducteur."

L’apparence macabre des marionnettes réalisées par Mathieu René et Mario Tremblay instaure d’emblée l’atmosphère des récits dont on s’inspire. Des textes qui ont suffi à convaincre Michel Bérubé de se lancer dans une telle aventure. "J’ai tout de suite embarqué dans ces histoires. Elles contiennent une critique sociale et une réflexion sur l’absurdité de la condition humaine qui m’ont immédiatement conquis. Dès ma première lecture, j’ai perçu leur potentiel scénique." Malgré tout son engouement, le jeune créateur réalise qu’il se frotte à une discipline exigeante. "Je ne m’attendais pas à ce que ce soit si compliqué. C’est un véritable ballet, une chorégraphie d’une grande précision. Si le genre est parfois contraignant, il autorise aussi des libertés qu’un acteur en chair et en os ne pourrait offrir." Gageons que cette création marque le début d’un véritable attachement entre le metteur en scène et ces mystérieuses figurines.

Du 20 avril au 8 mai
À la Salle 2 de l’Espace Go
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