Michel F. Côté : Variations atmosphériques
Scène

Michel F. Côté : Variations atmosphériques

Le compositeur de musique actuelle MICHEL F. CÔTÉ inaugurera la série Traces-hors sentiers, que la compagnie Danse-Cité nous propose à partir de cette saison. Un projet multidisciplinaire qui offre la chance à des artistes œuvrant en périphérie du milieu de la danse de diriger une création chorégraphique.

"Il y a près d’un an, Daniel Soulières m’est arrivé avec cette idée intéressante, raconte Michel F. Côté. J’avais deux jours pour donner ma réponse. Je n’ai pas hésité longtemps!" Les 63 apparitions que le musicien a mises en place pour cet événement sont inspirées de l’opéra Socrate d’Erik Satie. Une œuvre inédite ayant été entendue pour la première fois devant public en 1967, au Département de musique de l’Université de Californie, grâce à l’initiative de John Cage qui, pour l’occasion, avait revisité l’opéra. Une entreprise qu’il renouvellera plusieurs fois par la suite.

Stimulé par ce travail de relecture – et par la puissance créatrice de ces deux figures marquantes de la musique du 20e siècle que sont Satie et Cage -, le compositeur montréalais a élaboré 19 courtes variations de l’opéra qu’il a ensuite proposées aux cinq chorégraphes-interprètes choisis pour le projet. Il s’agit d’Estelle Clareton, Emmanuel Jouthe, Dominique Porte, David Pressault et Catherine Tardif. "Je leur ai proposé ces musiques et leur ai demandé de créer des solos, tout en gardant à l’esprit qu’il pourrait y avoir interpénétration. De cette façon, on peut retrouver, par exemple, deux parties de solo en même temps."

Ceux qui connaissent les rudiments du travail de chorégraphe sont en droit de se demander comment une telle collaboration peut fonctionner. Michel F. Côté répond à cela: "Je me sens un peu comme un metteur en scène. Je m’assois sur une chaise et je dis tout ce qui me passe par la tête. Par contre, je ne touche pas au matériau chorégraphique comme tel. Je propose plutôt des indices de temps et d’espace ou des images qui viendront nourrir l’imaginaire des chorégraphes. D’une certaine manière, je puise dans ce qu’ils offrent et je rajoute, j’arrange, j’orchestre le tout…"

Le concepteur d’éclairages Michel Beaulieu, qui s’est joint à l’équipe de création vers la fin du processus, a également vu son opinion hautement sollicitée par le directeur du projet. "Je vois la création comme un échange, où les collaborateurs vont se questionner sur ce qu’ils sont en train de construire ensemble. Même s’il s’agit la plupart du temps d’entreprises multidisciplinaires, on trouve toujours un terrain commun. D’ailleurs, lorsque je collabore avec des chorégraphes, je leur dis toujours de me parler de musique avec des termes propres à la danse, car les expressions poétiques caractéristiques de chaque domaine finissent, en bout de ligne, par se rejoindre."

L’ensemble des variations composées par Michel F. Coté – dont la moitié seulement ont été retenues pour le spectacle chorégraphique – se retrouveront sur un disque compact que l’auteur lancera lors de la première de 63 apparitions.

Du 27 au 29 mai et du 1er au 5 juin
Au Théâtre La Chapelle