Pureté Balanchine : Maître à danser
Les Grands Ballets Canadiens de Montréal présentent Pureté Balanchine, un programme mixte offrant à voir trois pièces inspirées du répertoire néoclassique.
Cette soirée se veut un hommage à l’œuvre de George Balanchine (1904-1983), l’un des chorégraphes de ballet les plus marquants du 20e siècle. En effet, ce dernier a su renouveler l’héritage académique de Marius Petipa – acquis lors de son passage à l’École impériale de théâtre de Saint-Pétersbourg et aux Ballets russes de Serge de Diaghilev – à travers une esthétique qu’on appellera néoclassique et qui sera caractérisée, entre autres, par une remise en question de la verticalité et une redéfinition du rôle masculin dans le pas de deux. Les traits principaux qui définissent le style balanchinien sont sans doute une virtuosité athlétique et asymétrique, alliée à une vitesse et une énergie typiquement new-yorkaises. Or, les traces de son influence sont encore perceptibles aujourd’hui. On peut d’ailleurs remarquer qu’elles teintent le tissu chorégraphique de nombreux créateurs contemporains, tels Helgi Tomasson et Christopher Wheeldon, qui partageront cette soirée de ballet avec le défunt maître.
Au menu: Épisodes (1959) de Balanchine, Polyphonia (2001) de Wheeldon et Prism (2000) de Tomasson. On est en droit de se demander si un tel décalage temporel entre la pièce de Balanchine et les deux autres n’altérera pas l’homogénéité du spectacle… Mais la première danseuse Rachel Rufer, qu’on retrouvera dans Épisodes et Prism, nous rassure à cet effet: "Du Balanchine, ça ne se démode pas. C’est toujours aussi enrichissant et vivifiant à danser." Et à regarder, nous l’imaginons bien! Tout comme le travail du jeune chorégraphe d’origine anglaise Christopher Wheeldon qui, selon toute vraisemblance, a tous les atouts d’une figure montante de la danse. "Il sait dépasser les pas codifiés du classique et nous amener vers ce qui rend le mouvement vivant et incarné, explique la danseuse. En ce sens, on peut dire qu’il suit résolument les traces de Balanchine."
Polyphonia, qui est dansée sur une trame sonore composée de dix pièces pour piano de Ligeti, nous propose d’ailleurs cette même fougue et cette même angularité audacieuse propres à l’écriture chorégraphique du père du néoclassique américain. "Ce qui m’anime lorsque je danse, c’est un certain défi de la loi de la gravité, le dépassement physique et la perfection de la forme, poursuit Rachel Rufer. C’est dans cela que je m’investis comme interprète et que je trouve mon plaisir de danser. Or, le travail de Balanchine, tout comme celui de Christopher Wheeldon, m’offre largement cette chance."
Alors que Prism – tout comme Polyphonia – est interprétée sur une musique pour piano (Concerto pour piano et orchestre no 1 de Beethoven), Épisodes est accompagnée par des pièces musicales de l’Autrichien Anton von Webern, dont le travail de composition a été grandement influencé par le dodécaphonisme sériel de Schoenberg.
Du 20 au 22 mai et les 27 et 29 mai
Au Théâtre Maisonneuve de la PDA
Collectif artistique 4
Le regroupement Créatic présente la quatrième édition de sa foire conceptuelle de nature multidisciplinaire. Plus de 40 artistes de l’émergence participeront à un véritable marathon d’art en action devant un public composé autant de néophytes que de connaisseurs en la matière. Au programme: de la peinture, de la sculpture, du bodypainting, du conte, des marionnettes, de la robotique, des projections vidéo et de la danse. Un D.J. s’occupera de l’ambiance musicale pendant que vous déambulerez à l’intérieur des nombreux espaces de création en direct. En ce qui a trait à l’aspect dansé, une douzaine d’interprètes présenteront périodiquement des extraits d’œuvres et improviseront parmi les installations sonores et visuelles. Info: 374-7952 / [email protected].
Le vendredi 21 mai, de 21 h à 3 h
À la Station C
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