Revolutions in Therapy : Recours collectif
Scène

Revolutions in Therapy : Recours collectif

Il nous a étonnés, ravis, choqués; bref, Jacob Wren reste imprévisible. En compagnie de sa complice Nadia Ross, le performeur – aussi connu sous le pseudonyme Death Waits – nous présente cette fois-ci une étude sur la pratique thérapeutique dans le cadre du Festival Théâtres du Monde. "Nous désirions approfondir l’idée du bonheur amorcée dans Recent Experiences, exprime-t-il d’entrée de jeu. Je me suis intéressé aux divers moyens de remédier à la souffrance inhérente à la vie, aux pratiques alternatives et/ou spirituelles."

Nadia Ross semble en savoir long sur ce sujet: "J’ai découvert que les temps ont énormément changé depuis l’époque de Freud, affirme-t-elle. Particulièrement les diverses facultés d’attention aux choses, les diverses méthodes de méditation. Je suis très intéressée par les nouvelles voies que j’ai observées un peu partout et qui m’ont parfois ébranlée. Le défi est bien sûr de faire quelque chose d’artistique avec tout ça, mais le théâtre est sans doute le meilleur médium pour tenter le coup. Le fait d’être un groupe de gens inconnus dans une même salle et désireux de vivre une expérience inscrite dans le moment présent rassemble plusieurs conditions favorables. D’autant plus qu’un festival provoque chez les spectateurs un désir encore plus grand d’être participant, d’expérimenter."

Cette idée d’expérience unique n’est pas nouvelle dans le parcours de Wren. "Il est toujours difficile de définir ce que je fais simplement en analysant les éléments concrets de mes performances. En représentation, il se passe quelque chose entre les acteurs et le public qui ajoute de la chair. Quelque chose que je n’arrive malheureusement pas à définir." Et qui demande une ouverture d’esprit de part et d’autre. "Il arrive que les gens aient des attentes avant de venir voir nos productions, évoque Nadia Ross. Nous avons tellement la réputation de briser les conventions que les gens s’attendent à quelque chose de très différent de ce à quoi ils sont habitués ailleurs. Mais nous travaillons présentement sur de très petits niveaux de décalage."

Outre des séquences vidéo et des phrases chorégraphiques, Revolutions in Therapy portera une théâtralité quasi conventionnelle. "Nous avons travaillé des personnages et une situation fictionnelle, indique Wren. Il y a aussi une certaine linéarité mais nous tentons de la tordre légèrement afin qu’un questionnement surgisse. Il en va de même pour notre retour à une disposition à l’italienne. Nous voulons provoquer une réflexion: pourquoi s’exhibe-t-on devant des gens, pourquoi allons-nous regarder ceux qui le font?" Questions intéressantes, d’autant plus qu’elles nous renvoient à la fonction du théâtre.

"Nous n’avons pas de réponses magiques, conclut toutefois le performeur. Nous sommes plutôt en recherche de réponses. Mais cette pièce peut être vue comme une flèche indiquant la direction vers un état d’esprit à retrouver…"

Les 26, 27 et 28 mai
À l’Usine C
Voir calendrier Théâtre