Catherine Trudeau : Le chant de la cigogne
Scène

Catherine Trudeau : Le chant de la cigogne

CATHERINE TRUDEAU est sortie de l’anonymat en jouant le rôle de Sarah dans la télésérie Tabou II, après une saison avec l’équipe de 4 1/2. Fort active au cinéma, au théâtre et à la télé, elle reconnaît être née sous une bonne étoile. Loin d’être condamnée à interpréter les jeunes rebelles, la comédienne à la voix enfantine se voit offrir un éventail de personnages, et ce, malgré son physique d’adolescente. De fait, elle incarnera une future maman dans la pièce C’est devenu gros, présentée tout l’été au Théâtre des Marguerites.

Rieuse et pleine d’assurance, Catherine Trudeau se prépare à un double accouchement. D’ici quelques jours, elle laissera naître le personnage de Nathalie, une femme active qui s’apprête à goûter aux joies de la maternité! Une situation que la comédienne n’a jamais vécue elle-même, mais qu’elle a maintes fois explorée pour le jeu.

Rayonnante, la jeune artiste esquisse rapidement le portrait de C’est devenu gros, comédie de François Archambault et de Marie-Hélène Thibault. Stéphane (Vincent Bolduc) et Nathalie, qui forment un couple heureux et sans histoire, attendent leur tout premier enfant. Émus, ils racontent les étapes clés d’une telle entreprise: le test de grossesse, l’échographie, les sautes d’humeur, le choix d’un prénom, les amis dérangeants, les cadeaux qui ne sont pas toujours très beaux… Ils abordent la question du stress, des imprévus, sans oublier les moments un peu plus enivrants. Une reconstitution empreinte d’humour et de vérité. "Je ne voudrais pas me tromper, mais je crois que François Archambault et Marie-Hélène Thibault ont écrit ça durant la grossesse de cette dernière. C’est donc basé sur des faits vécus; c’est vraiment très bien écrit."

Bien que rédigée pour le théâtre d’été, la pièce fuit les pièges de la légèreté. Les nouveaux parents expriment ainsi leurs inquiétudes, leurs peines. "On ne cherche pas à éviter ces sujets, insiste Catherine Trudeau. Et le metteur en scène, Stéphane Bellavance, n’a pas peur d’aller à fond là-dedans!"

Luc Bourgeois complète le trio. Il incarne trois rôles différents: le médecin, le meilleur ami de Nathalie et le grand compagnon de Stéphane. Un très beau défi, selon l’ex-membre de Tabou. "On est présents tous les trois à partie égale. Et on part la machine très bien ensemble. C’est l’fun d’avoir des petites équipes!" s’exclame celle qui a travaillé avec 18 comédiens lors de son dernier contrat au théâtre (L’Hôtel du libre-échange).

Être mère
Catherine Trudeau admet se reconnaître à travers le personnage de Nathalie, une adulte dotée d’une forte énergie masculine. "Ce rôle, je ne l’ai pas abordé de l’extérieur, car il se rapproche de ma façon d’être. Nathalie parle vite, de façon découpée… En ce sens, le texte de François Archambault colle parfaitement à moi." La comédienne a, par ailleurs, ficelé son rôle en gardant en tête que l’excuse de la femme enceinte ne pouvait valider chacune de ses réactions. Elle s’est ramenée à elle et a créé une maman au caractère quelque peu difficile. "Le personnage de Vincent est plus féminin. Il lit des livres, travaille à la maison. Nathalie, elle, est un peu plus rough."

Jusqu’à maintenant, la passionnée se dit satisfaite des rôles qu’on lui confie. Pensant jouer les petites sœurs et les éternelles ados, elle s’est glissée autant dans la peau d’une ingénue, d’une technicienne en santé animale que d’une jeune femme. Une agréable surprise. Depuis sa sortie du Conservatoire d’art dramatique de Montréal en 1999, Catherine Trudeau voit étonnamment les offres se succéder, et ce, tant au théâtre qu’à la télé et au cinéma. Elle mord dans tout et elle mène, habituellement, deux ou trois projets de front lors des périodes les plus mouvementées. "J’ai besoin de toutes ces énergies-là. J’ai besoin d’ateliers continus, explique la sympathique artiste, d’une voix enflammée. Tout m’intéresse! Et de cette manière, tu assures tes arrières!" Et le cinéma? "C’est inespéré. Ça relève du domaine du rêve. Dans ce domaine, il n’y a pas beaucoup de rôles, donc par conséquent, il n’y a pas beaucoup de rôles de fille. Actuellement, je suis rendue à ma cinquième production et cela fait cinq ans que je suis sortie de l’école!"

Choyée par le milieu, la petite intuitive commence à sentir la nécessité d’user de prudence, de bien choisir ses personnages. "La prochaine étape va être de cesser de jouer les jeunes révoltées. On peut continuer à me le proposer, mais je considère que je l’ai fait."

Une naissance
La souriante créatrice a exploré diverses avenues avant d’atterrir dans l’univers du théâtre. Nourrissant le rêve de devenir journaliste ou enseignante, elle s’est d’abord inscrite en études françaises à l’Université de Montréal: "J’avais plein de choses en tête. Le théâtre, ce n’était pas une question de vie ou de mort." Puis, un jour, elle a décidé de passer une audition en art dramatique. Une option chanceuse.

Adorant les périodes de rush exigées par son métier, la "future mère" profite du calme qui suit la tempête pour reprendre son souffle. Des moments qu’elle utilise pour jardiner, pour décorer sa maison, un peu comme si elle préparait l’arrivée d’un nouveau venu…

Du 25 juin au 28 août
Au Théâtre des Marguerites
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