Grand spectacle : Les dessous d’Ecce Mundo
Voici le monde. Ecce Mundo donne au spectateur le goût du monde, par un voyage dans le temps et l’espace. On fait le tour de la Terre en danses, musiques et costumes traditionnels, du début des temps jusqu’à l’ère disco. Le but avoué d’ARIANE BLACKBURN, à la tête de ce projet un peu fou depuis le tout début: en mettre plein la vue. Ecce Mundo se veut un hommage à la beauté. Du french cancan au flamenco, les tableaux sont autant de clins d’œil conçus pour enchanter.
Né de Paris-Folie, Ecce Mundo fête cette année son cinquième anniversaire. Il s’offre en cadeau un spectacle revu et amélioré en investissant plus de 300 000 $ pour s’assurer le soutien d’une toute nouvelle équipe de production et renouveler chorégraphies, costumes, décors et chansons. Évidemment, on a gardé les incontournables, tel que le french cancan, véritable marque de commerce du spectacle, mais tous les numéros sont passés au lifting. On a fignolé les chorégraphies, retouché les costumes, ajouté des éléments de décor et d’éclairage. Bref, Ariane Blackburn estime que c’est un spectacle nouveau à 70 % que pourront apprécier les spectateurs cette année.
Pour cette occasion spéciale, Voir a rencontré trois des principaux membres de l’équipe technique: l’incontournable Ariane Blackburn, qui, pour être à la barre des Farandoles depuis 30 ans, n’a plus besoin de présentation, Lily Barrette, directrice de production et Georges-Nicolas Tremblay, assistant à la direction artistique et à la mise en scène, mais aussi chorégraphe et danseur. Ceux-ci vous proposent une escapade derrière le décor. On braque les projecteurs sur les coulisses, on soulève le rideau, on vous dévoile les dessous d’Ecce Mundo.
24 heures chrono
Voici une journée type dans la vie d’une artiste d’Ecce Mundo. Nous l’appellerons Mademoiselle.
Nous sommes le 23 juillet, Mademoiselle a eu une représentation la veille.
12 h Mademoiselle se lève. Elle commence par se la couler douce. Plage, soleil, un peu de natation. Elle peaufine son bronzage.
16 h 30 Mademoiselle revient sur terre. Elle prend un souper léger et se rend au théâtre.
17 h Sur place, elle aura droit à un traitement de physio parce que sa cheville gauche lui fait mal depuis quelques jours.
18 h Elle commence à se maquiller et ajuste sa coiffure. Ni maquilleuse, ni habilleuse, ni coiffeuse dans les loges d’Ecce Mundo, exiguës et déjà remplies des 60 artistes de la distribution. Mademoiselle vérifie si tout est en place dans son petit coin personnel de la loge. Elle n’aura pas le temps de courir ses plumes et son chapeau lorsque le spectacle sera commencé.
18 h 45 Réchauffement pour toute la troupe.
19 h 30 Mademoiselle revêt son premier costume. Elle place à leur endroit habituel les costumes dont elle aura besoin lors des changements rapides. Tout doit être à portée de main.
20 h Lily Barrette, la contremaître du chantier, vient faire son "chialage" quotidien. (Ce sont ses propres termes.) La veille, un danseur a glissé, un chapeau est tombé, la couturière, présente en coulisses à chaque représentation, a dû réparer un accroc dans une des robes de Mademoiselle qui n’a pu entrer à temps pour son numéro. La routine, quoi. Ce qui passe inaperçu aux yeux du spectateur moyen n’échappe pas au regard vigilant de la directrice de production.
20 h 15 Mademoiselle écoute le discours du Big Boss. Ariane Blackburn s’est gardé, cette année, le beau rôle de motiver la troupe. "Vous êtes beaux, vous êtes bons, le public vous aime. Le sous-ministre de la Santé est dans la salle pour vous applaudir!"
20 h 25 Mademoiselle se concentre…
20 h 30 Que le spectacle commence!
Pendant la représentation, la cheville de Mademoiselle fait des siennes, mais elle parvient à garder le sourire et la douleur s’efface.
22 h 40 Les derniers applaudissements retentissent, Mademoiselle termine le salut final.
22 h 43 Mademoiselle a déjà revêtu ses habits civils et rangé soigneusement ses costumes. Attention! Il ne faut pas froisser les plumes. À 10 $ l’unité, on y pense à deux fois plutôt qu’une.
22 h 45 On prend une limonade et on placote quelques minutes.
23 h Souper en gang. "Bien gras", avoue Mademoiselle.
00 h Le nightlife commence pour Mademoiselle. Accompagnée de plusieurs membres de la troupe, pleine de l’énergie du spectacle, elle réchauffera les planches des pistes de danse du centre-ville jusqu’aux petites heures. On n’est pas danseuse qu’à moitié.
2 h 30 Mademoiselle se couche. À demain, midi!
Encadré :
Ecce Mundo, voici les chiffres
5 ans
60 artistes
35 techniciens
10 emplois permanents pour Les Farandoles et Ecce Mundo
120 boas de plumes pour les panaches du music-hall
300 paires de chaussures
200 mètres de tissu pour les robes du french cancan
100 plumes sur la tête des danseuses du french cancan
700 costumes
4 unités de 20 tonnes de climatisation
900 pieds de rideau insonorisant
662 places dans le cabaret-théâtre