5 étoiles : Des idées dans la suite
Pour bien rendre la version québécoise d’une pièce de NEIL SIMON, un maître américain du théâtre humoristique, NORMAND CHOUINARD frappe fort en allant chercher les comédiens qu’il faut pour assurer sa mise en scène de Hotel Suites, appelée maintenant 5 étoiles.
Ainsi, Benoît Brière, Diane Lavallée, Martin Drainville, Marcel Lebœuf et Lise Martin jouent tour à tour les personnages loufoques créés par celui qui gagna le Pulitzer en 1991 pour sa pièce Lost in Yonkers. Si Simon fut souvent éreinté par la critique malgré ses nombreux prix, il demeure parmi les auteurs ayant connu le plus de succès sur Broadway et un des rares dramaturges dont plusieurs pièces ont été portées à l’écran.
Pour la version québécoise, adaptée par Normand Chouinard, l’action se déroule dans une suite luxueuse de l’hôtel Delta du centre-ville de Montréal. Ce qui, en soit, est paradoxal puisque la pièce est jouée au Théâtre des Grands Chênes, à Kingsey Falls, dans la charmante région des Bois-Francs. Mais tous ces personnages venant des quatre coins du Québec ne sont que de passage dans la métropole, et les quatre histoires bien distinctes qui composent la pièce squattent la même chambre.
On a droit à différentes mises en situation, à la fois saugrenues et probables, où la tolérance humaine est drôlement mise à l’épreuve. D’abord cette histoire, clichée mais efficace, d’un homme qui tente de cacher à sa femme fraîchement arrivée l’aventure d’un soir qui ronfle, bien arrosée, à quelques centimètres d’eux sous la couverture. Le second tableau montre l’impuissance et la panique d’un couple dont la fille s’est enfermée dans la salle de bain et dans un mutisme alors qu’elle est en retard à son mariage. Ensuite, on fait la connaissance d’un auteur à succès devenu hystérique, car son agent a vidé ses comptes avec le projet de fuir en Argentine. Étant loin d’être un comptable, il tente de négocier, mais est furieux… et armé. Enfin, deux couples d’amis, voyageant ensemble depuis toujours, arrivent à bout de patience à cause des manies des uns et des autres, et finissent par se taper dessus. La dernière scène propose un petit bijou de chorégraphie où les comédiens dansent déguisés en femmes de ménage. Le tout devrait être resserré, mais les histoires atteignent toutes leur objectif: faire rire.
Jusqu’au 28 août, du mercredi au samedi à 20 h 30
Au Théâtre des Grands Chênes
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