La Fabuleuse Histoire d'un Royaume : La formidable aventure d'un spectacle
Scène

La Fabuleuse Histoire d’un Royaume : La formidable aventure d’un spectacle

"Si c’est possible, c’est fait; si c’est impossible, cela se fera", telle est la devise de La Fabuleuse Histoire d’un Royaume, un spectacle à la démesure des gens de la  région.

Il était une fois, dans le Royaume du Saguenay-Lac-Saint-Jean, un projet fantastique. Ce projet, qui avait germé dans la tête d’une poignée d’artistes assez fantastiques eux-mêmes pour y croire, consistait à créer un spectacle pour souligner les 150 ans de la région, une sorte de prise deux des festivités du centenaire de 1938. Mais ce spectacle ne devait pas être un petit spectacle de sous-sol d’église, il ne devait pas être joué une ou deux fois sur quelque scène branlante pour ensuite sombrer dans l’oubli. Son destin était autre. Il devait devenir le premier spectacle à grand déploiement à être présenté au Québec. Il devait connaître un succès foudroyant dès sa création. Il devait devenir le produit d’appel numéro un de la région et parmi les premiers au Québec. Dix-sept ans et 400 représentations plus tard, l’histoire d’amour dure toujours et La Fabuleuse Histoire d’un Royaume, plus fignolée que jamais, continue de ravir les milliers de spectateurs venus l’applaudir soir après soir.

D’hier à aujourd’hui
Les fantastiques en question, l’équipe d’origine de 1988, c’était Ghislain Fortin, auteur et metteur en scène du spectacle initial, Dominic Laprise, compositeur de la trame sonore, Stan D’Haese, concepteur des décors, Jean-Marie Gagnon, peintre scénique, Olivette Hudon-Bouchard à la conception des costumes et Louis Wauthier, assistant à la mise en scène et chorégraphe. Ce dernier prendra le relais de la mise en scène lors du départ de Ghislain Dufour, en 1995. Au fil du temps, les membres de l’équipe changèrent. Quelques-uns partirent, quelques-uns restèrent. En 2004, Jean-Marie Gagnon est toujours peintre scénique, Dominic Laprise est encore à la musique, mais se sont joints la directrice de production Marie-Alice Simard, Mario Bergeron à la conception de la sonorisation, Alain Lortie à la conception des éclairages, Jean-Philippe Jouy à la conception du laser et Réjean Paquet à la nouvelle scénographie. Le spectacle est produit par la Ville, qui en a racheté les droits.

Un homme, mille comédiens
"La Fabuleuse, c’est avant tout le travail de tous les bénévoles", assure Louis Wauthier, qui est aussi le directeur artistique de la gigantesque production. Depuis 17 ans, l’homme en a dirigé plus de mille, sans compter les sept chevaux, quatre lapins, quatre poules, quatre agneaux et deux brebis, une chèvre et son bébé, une vache, un cochon, une dinde et un chien, alouette! qui font partie de la distribution animale. Si la bande sonore campe l’histoire, au sein de ce cadre, plein de possibilités s’ouvrent et c’est à Louis Wauthier d’aller chercher tous ces possibles à l’intérieur des comédiens, en les aidant à faire sortir leur capacité d’aller plus loin. "Je veux stimuler leur créativité afin de faire ressortir le côté artistique en chacun d’eux. J’ai un rôle de dirigeant, c’est certain, raconte Louis Wauthier, mais j’ai surtout à alimenter une équipe qui m’alimente en retour. C’est mutuel."

Immense machine, immense famille
Pour recruter les comédiens bénévoles, le processus est simple mais long. Le directeur artistique explique: "Dès l’automne, je regarde quels comédiens restent avec nous l’année suivante et lesquels nous quitteront. Par des annonces publiques, on offre aux gens de la région la possibilité de se joindre à l’équipe. Je fais aussi des rencontres personnelles avec des gens ciblés. En décembre et janvier, ce sont les auditions, puis on fait la sélection selon les rôles disponibles. Ensuite, Marie-Alice Simard, qui est la directrice de production, et moi, on établit un horaire des répétitions avec tous les comédiens et leur distribution dans les tableaux." Les mouvements de groupe des quelque 200 comédiens sont répétés, puis les rôles parlés, pour ensuite assembler les deux. Par des mises en situation, en écoutant la bande sonore, en travaillant les déplacements, en jasant avec chacun des comédiens, on construit le personnage. Le spectacle évolue donc chaque année au gré des différentes distributions. "C’est le travail du metteur en scène de rallier ce qui est bon dans les nouveautés apportées par les comédiens. Le metteur en scène est à la base un rassembleur, note Louis Wauthier. Il faut aussi gérer le côté humain; Marie-Alice et moi, on est comme les parents de cette grande famille, il faut voir à ce que tout le monde soit heureux!" La "grande famille" regroupe des comédiens bénévoles soutenus par une formidable équipe technique composée des meilleurs professionnels. Leur seul but, au fond, c’est de "créer la magie, donner de l’émotion, apporter du bonheur", conclut le papa de la famille. Merci papa.

Jusqu’au 18 août
Au théâtre du Palais municipal de Saguenay
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