Pour femmes seulement : Histoire de filles
Scène

Pour femmes seulement : Histoire de filles

Elles sont cinq, de différentes générations, venant de milieux distincts, et elles ont été piégées par un proche dans une salle de théâtre pour une thérapie de groupe sur les problèmes de relations…

La pièce de théâtre Pour femmes seulement clôt la trilogie de l’auteur Raymond Villeneuve, après Pour hommes seulement I et II dans lesquelles la même trame narrative était exploitée au masculin. La pièce ayant été créée l’an dernier au Théâtre de la Fenière à Québec, c’est au Théâtre de l’Île que la thérapie de groupe se donnera tout l’été. Gilles Provost signe la mise en scène de cette comédie débridée, s’entourant des comédiennes Charlotte Fortier, Lyette Goyette, Guylaine Guérin, Marie-Josée Lapratte et Maxime Morin. Encore une fois, son petit doigt ne l’a pas trompé puisqu’il a mis sur pied un quintette où la magie a aussitôt opéré. L’amitié des cinq femmes s’est rapidement soudée. "Gilles a eu des idées extraordinaires, il a osé, il a plongé dans la proposition du texte en exploitant au maximum cette belle rencontre", commence Guylaine Guérin, qui incarne le personnage féministe de Judith, la thérapeute. "Gilles adore les femmes, c’est un sensible, il sait ce qu’il veut et quand les choses ont leur bonne place", continue Maxime Morin, dont le personnage de Claudine est une jeune fille qui a peur de l’engagement et pour qui seul le sexe est important dans une relation. "Dans les répétitions, il nous disait: "On est-tu une belle gang de filles!"" s’esclaffe Marie-Josée Lapratte, qui personnifie la femme d’un macho enceinte d’un troisième enfant, en déclenchant le rire de ses deux comparses. Lors de la rencontre avec les trois comédiennes, il était clair que leur complicité palpable outrepassait celle des personnages. "L’auteur disait que le sixième personnage dans ce show, c’est le groupe. Et c’est vrai. Ça crée une autre énergie, une autre unité lorsque le groupe se soude", explique Maxime Morin. "Il y a un parallèle intéressant à faire avec la vie de tous les jours dans cette pièce. Les femmes qui ne se connaissent pas sont d’abord sur la défensive. Elles protègent leur intimité et, tranquillement, elles s’apprivoisent et se révèlent peu à peu dans toute leur tendresse et leur vulnérabilité. C’est cette ouverture qui rend la pièce si sympathique pour le public, convient Guylaine Guérin. À l’ère de la psychothérapie, ce n’est pas nécessairement ces femmes qui y seraient allées de leur propre chef. Mais elles y vont, elles participent, elles sont braves." "Elles n’ont plus le choix parce qu’elles ne veulent pas retourner à leur ancienne vie, ajoute Maxime Morin. Elles apprendront donc des autres dans leurs différences." Ainsi, à travers une série de situations et d’exercices thérapeutiques, dont la boxe et la danse, elles font une introspection de leur identité de femme et de la nature de leurs relations. "La mécanique de cette pièce-là est exigeante. C’est un rouage, on se sent des fois comme un chœur grec. Il y a la réponse, il y a des échos, des dialogues, il y a des moments qui sont intérieurs, profonds, alors faut jongler avec ça", constate celle qui joue le rôle de la thérapeute. Et malgré le titre évocateur, les hommes sont les bienvenus dans la thérapie, quoiqu’ils risquent de rire à des moments différents de ceux qui amuseront leurs voisines féminines…

Jusqu’au 31 juillet du mercredi au samedi
Au Théâtre de l’Île
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