Anne Roumanoff : La p’tite vie
Anne Roumanoff est depuis quelques années déjà une habituée du Festival Juste pour rire et certainement l’une des humoristes préférées des Québécois, comme l’a démontré la popularité de son précédent one woman show intitulé À la Roumanoff. Consciente qu’on ne change pas une formule gagnante, l’humoriste est de retour avec Follement Roumanoff, son nouveau spectacle lui aussi mis en scène par la comédienne québécoise Louise Latraverse. Anne Roumanoff estime par ailleurs que le contact avec les humoristes québécois lui a permis d’évoluer dans sa façon de faire de l’humour: "J’ai compris qu’il fallait aller vers le public", dit-elle. Rencontrée en France, plus précisément à Nantes après un spectacle présenté devant un public conquis d’avance en mars dernier, Anne Roumanoff raconte la genèse de son nouveau one woman show, qu’elle trimbale et peaufine avec amour depuis juillet 2003.
Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis À la Roumanoff: "J’ai eu un deuxième enfant qui a maintenant un an et demi. J’ai joué Follement Roumanoff à Paris pendant six mois dans une salle de 600 places et ça a très bien marché", explique-t-elle. Ce qui ne l’empêche pas d’y avoir apporté depuis quelques petits ajustements: "J’ai beau avoir 17 ans de métier – l’humoriste qui a commencé à 22 ans fêtera son 39e anniversaire en septembre prochain -, on ne sait jamais où les gens vont rire. Chaque fois que j’écris, c’est la même angoisse. Quoi dire et comment le dire pour que ce soit efficace?", questionne la première humoriste féminine à présenter un spectacle dans la série Les Têtes d’affiche du Festival. "Et j’espère bien que je ne serai pas la dernière", s’exclame-t-elle, étonnée d’apprendre la nouvelle.
Ainsi, contrairement à ses précédents spectacles, Follement Roumanoff est très ancré dans l’actualité sociale et politique. La vieillesse et l’obsession de la beauté autant chez les adultes que chez les adolescents, les failles du système de santé, les OGM et la guerre en Irak sont autant de sujets qu’elle aborde avec une acuité chirurgicale. "Le 11 septembre et le premier tour des présidentielles en France ont été un gros choc. Par rapport à ces deux événements majeurs, je me suis dit que pour moi, plus rien ne serait jamais comme avant. C’est pourquoi je sentais qu’il fallait les intégrer dans le spectacle", dit-elle, en précisant que certains numéros seront de toute évidence adaptés pour le public québécois, notamment celui sur la Star Ac’ (l’équivalent de notre Star Académie). Elle poursuit: "Ces nouvelles angoisses, ces incertitudes, ces gens qui se font du souci et qui ont peur sont ma toile de fond. Je suis consciente qu’on ne peut pas parler de tout, mais je pense que c’est très libérateur pour les gens. D’en rire permet de libérer les peurs", croit l’humoriste dont les blagues sont toujours inspirées de la vie de tous les jours et des gens qu’elle côtoie. "Ce serait plus chic de dire que j’ai une curiosité profonde de la nature humaine, mais en vérité, ce qui m’intéresse, se sont les petits potins de la vie des gens."
Cette entrevue a été réalisée suite à l’invitation de Juste pour rire.
Du 12 au 16 juillet et du 21 au 25 juillet
À la Maison Théâtre
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