François Morency : Merci, à bientôt!
Parmi les humoristes qui participent au Fou rire Labatt Bleue, FRANÇOIS MORENCY a sans aucun doute été le plus médiatisé cette année. Surpris par la fin prématurée de son talk-show Merci bonsoir, l’humoriste et animateur a décidé de prendre un temps d’arrêt avant de s’investir dans d’autres projets. Rencontre avec un artiste à la croisée des chemins.
Après un été de spectacles – dont un show extérieur ce vendredi au Fou rire Labatt Bleue – François Morency ne sait pas ce qui l’attend professionnellement parlant. Il travaille certes à l’écriture de deux ou trois projets, mais rien de coulé dans le béton. Les offres ont pourtant déboulé lorsque la mort de Merci bonsoir a été annoncée, mais il a choisi de tout refuser, question de ne pas accepter un projet par dépit ou même par vengeance.
Si la pilule est maintenant avalée, Morency n’a jamais caché sa déception concernant la fin de son contrat à l’animation du show de fin de soirée. "Tout ce que TVA avait comme objectifs a été atteint ou dépassé. Les raisons du retrait sont encore nébuleuses, supposément pour sauver de l’argent. C’est sûr que ça laisse un goût amer. Si on m’avait dit que c’était pour un an, je n’aurais pas dit oui. Je travaillais à CKOI, ma tournée de spectacles était dans le plus fort… Pour accepter, j’ai dû casser mon contrat de radio et annuler des shows."
De "l’époque" de Merci bonsoir est toutefois ressorti un paquet de bonnes choses pour lui. Une notoriété importante, notamment, et un nouveau personnage: le pastiche de Pierre Falardeau. La caricature du controversé réalisateur fait désormais partie de l’univers du stand-up, qui a construit un nouveau numéro autour du personnage.
Viens voir le comédien?
Même s’il se plaît à imiter Falardeau, François Morency n’a pas l’intention de faire comme d’autres collègues humoristes et de bifurquer vers une carrière de comédien. Et ce, malgré son expérience plus que concluante de futur mari indécis dans le film Nuit de noces.
"J’ai aimé ça faire Nuit de noces, mais pas assez pour dire que je mets mes énergies à temps plein là-dedans. Dans un film, t’es pas toi-même, c’est pas écrit par toi, tu donnes une performance, mais c’est entre les mains du réalisateur. Je suis habitué à contrôler mes patentes. Le cinéma, c’est différent, comme façon de travailler. J’aime plus être en contrôle de mes échecs et de mes réussites."
Morency mise d’ailleurs sur ses propres textes dans ses spectacles et fait appel à des collaborateurs seulement pour valider ses idées. "Mais le vrai test, c’est devant le public, lance-t-il. L’humour, c’est l’art le plus démocratique qui soit. Le public est "script éditeur". La réaction des gens va déterminer ce qui survit et ce qui ne survit pas."
Vaches maigres
Voilà déjà 12 ans que Morency fait carrière en humour. La voie à suivre lui est apparue en faisant de l’improvisation. À la fin des années 80, François Morency étudiait en journalisme à l’Université Laval, mais tournait en rond. "Avant 25 ans, j’étais tout à fait mêlé. J’étais comme un figurant. Mais en faisant de l’impro je me suis dit: "Oh boy! C’est ça que je veux faire!" Après ça, tout s’est enchaîné."
Morency a quand même vécu deux ou trois ans de vaches maigres à accepter tout ce qui passait: animer des tournois de golf, jouer dans des soupers meurtre et mystère… C’est d’ailleurs ce qu’il conseille aux jeunes qui commencent dans le métier: "Prends ce qui passe! Un: tu vas prendre du métier. Deux: tu vas voir si tu aimes ça."
Après quelques années de métier dans le corps, l’humoriste peut se permettre de refuser quelques offres, même si cette liberté engendre des remises en question. "Pour la première fois de ma carrière, je ne sais pas du tout ce qui s’en vient. Très sincèrement, tout peut arriver ou rien. Il y a des jours où je suis totalement certain de mes décisions, d’autres, totalement vulnérable…" On n’a envie d’ajouter qu’une chose… Merci, bonne chance!
Le 9 juillet à partir de 21 h
Sur la scène extérieure Labatt Bleue
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