Louis-José Houde : En visite
Scène

Louis-José Houde : En visite

En 2003, LOUIS-JOSÉ HOUDE est sorti du Gala des Olivier avec quatre trophées sous le bras. Si les honneurs sont éphémères, le jeune humoriste a cependant compris qu’il venait de remporter un prix encore plus important et durable que n’importe quelle statuette: l’estime de ses pairs. Du coup, il sautait la clôture de la relève pour se retrouver dans le bon coin de l’arène. Entretien avec un humoriste en pleine possession de ses moyens.

Avant de percer, Louis-José Houde a dit oui à des tonnes de propositions. Mais depuis le succès de son premier one man show, celui qui a travaillé trois ou quatre ans dans l’ombre a mis un frein à tout ça. Craignant la surexposition, il accepte désormais les projets qui l’intéressent vraiment. Bien que les publicités de la chaîne d’alimentation Loblaws l’aient mis pendant un moment à l’avant-plan, l’humoriste mène une carrière plutôt discrète. "Je refuse des affaires constamment!" lance-t-il sans sembler éprouver le moindre remords. De toute façon, ses principaux intérêts ne se résument-ils pas à animer, à écrire des shows et à les présenter sur scène?

Sa gueule sympathique et sa curieuse façon de mitrailler le public de mots ont probablement contribué à son essor. Mais c’est avant tout son regard naïf sur l’absurde du quotidien qui l’a hissé au rang des coqueluches de l’humour québécois. Sans jamais basculer dans la vulgarité, Houde se grise des petites subtilités de la vie de tous les jours, des gestes anodins posés machinalement. "C’est un humour de détails, précise-t-il. Il n’y a pas grand message dans ce que je fais. C’est surtout de l’observation. Dans ce créneau, il ne faut pas avoir peur d’essayer. J’étais certain que certaines choses en particulier ne marcheraient pas. Mais quand je les ai essayées en spectacle, les gens ont ri." Comme exemple, il cite une simple histoire de classement dans une garde-robe: pourquoi mettons-nous toujours nos plus beaux pantalons sur nos plus beaux cintres? Le contraire étant aussi valable. Le chroniqueur des vérités accessoires s’intéresse aussi beaucoup à la période de l’adolescence et à tout ce qui gravite autour. "Ça me fait rire. Les parents, le "mononc" cool de la famille…" Le sourire en coin, il affirme d’ailleurs vouloir devenir cet oncle amusant pour les enfants de ses sours. De fil en aiguille, on se rend vite compte de la grande importance que joue la famille, au sens large, dans la vie du féru de golf.

Ses idées? L’humoriste dans la mi-vingtaine les attrape au hasard: des bribes de conversation captées dans un café, une anecdote dont il est témoin, des gens qui l’inspirent… "Oui, j’espionne beaucoup. Je suis toujours en mode création; je ne suis jamais assis pour écrire", admet le moulin à paroles. D’ailleurs, celui qui trimballe son premier spectacle partout en province depuis maintenant deux ans souligne que, bien qu’il songe à concevoir de nouveaux numéros, il évite actuellement de se mettre à l’écriture dans ses temps libres. Il redoute de reproduire le même show. Il préfère donc mûrir un peu et se laisser transformer par le temps avant de reprendre la plume officiellement. Un contraste évident avec ses premières années de métier. De fait, à ses débuts, Louis-José Houde, véritable bourreau de travail, arrive difficilement à souffler. Workaholic, passionné, il tient toujours un crayon à la main. Le soir, s’il n’écrit pas, il se sent inutile. Mais cet été, il compte se la couler douce, en profitant de chaque journée bien tranquillement. Il prévoit se garder des instants pour lire, écouter de la musique, pêcher et se retrouver sur un terrain de golf. Au fond, le dynamique personnage s’offre les conditions gagnantes pour une longue et intéressante carrière d’humoriste. Un objectif possible lorsqu’il regarde le chemin parcouru par des artistes tels que Jean-Michel Anctil ou Mario Jean, qui ont été récompensés au sixième Gala des Olivier, l’hiver dernier. Ayant abandonné l’émission Dollaraclip alors qu’elle était en pleine ascension, Louis-José Houde renoue maintenant avec le monde de la télévision. Il besogne à un projet d’émission qui devrait être présenté à l’automne 2005: son spectacle, complété par des portions en coulisse, divisé en huit épisodes.

Las Vegas
Paradoxalement, malgré son côté "mononc", Louis-José Houde adore la vie de tournée. "Tu es toujours sur l’adrénaline. Un soir, tu donnes un show dans une ville. Paf! Le lendemain, tu te retrouves dans une autre ville. La vie d’hôtel, je ne m’en tanne pas!" Après une série de représentations à Magog, dans les Cantons-de-l’Est, l’humoriste a maintenant son pied-à-terre pour le reste de l’été à Trois-Rivières: la Salle J.-A. Thompson. Les vendredis et samedis, du 16 juillet au 4 septembre, il s’approprie la scène pour y présenter son one man show. "C’est l’fun, rigole Louis-José. C’est comme à Las Vegas; le public se déplace. En plus, tu n’es pas dans les valises tout le temps!"

Du 16 juillet au 4 septembre
À la Salle J.-A. Thompson
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