Théâtre 100 masques: La Serva Amorosa : Comédie humaine
Scène

Théâtre 100 masques: La Serva Amorosa : Comédie humaine

Goldoni est vainqueur. Lors du souper-bénéfice marquant son cinquième anniversaire, le Théâtre 100 Masques avait présenté une lecture de trois extraits de pièces, demandant au public de voter pour celle qu’il désirait voir devenir la 11e production du Théâtre. Entre Shakespeare, Sacha Guitry et Goldoni, le public a tranché: ce sera Goldoni, La Serva  Amorosa.

Alors ils se sont mis à l’œuvre pour satisfaire ce public qui avait passé sa commande. Les premiers mots utilisés pour décrire le spectacle sont venus de Sophie Larouche, la directrice artistique: "Avec 12 comédiens, dont 3 qui sont aussi musiciens en direct, c’est comme une fête du début à la fin", promet celle qui sur scène personnifie Coraline, la servante aimante elle-même. Une fête du début à la fin. D’abord la pièce s’y prête bien. Goldoni est un as de la comédie, qu’il a d’ailleurs réformée au 18e siècle, entre autres en prenant des libertés vis-à-vis du carcan strict des personnages de la commedia dell’arte. Ensuite, il paraît qu’Éric Chalifour, le metteur en scène, est en grande partie responsable du climat festif et forain de la pièce. "Il a le sens du comique", confie Christian Ouellet, alias Pantalon. "Il a voulu un jeu très gros, très typé. En fait, c’est exactement la théâtralité qu’il faut pour ce genre de théâtre", continue-t-il. Éric Chalifour évoque pour sa part l’esprit du cirque et du théâtre de rue, avec les comédiens saltimbanques qui arrivent avec leur roulotte, leurs tréteaux, leurs planches et qui montent leur scène au coin d’une rue. C’est dans un tel contexte que seront accueillis les spectateurs venus s’amuser au Théâtre 100 Masques.

Très coloré, le décor est à la fois très simple et très esthétique. Conçus pour être déplacés aisément afin de faciliter les changements qui se font à vue, par les comédiens, au fil de l’action, les éléments de décor se résument souvent à des caisses s’agençant pour créer tantôt un lit, tantôt une table ou un banc, tantôt une merveilleuse cachette pour écouter discrètement une conversation sans être vu. Les musiciens aussi sont sollicités pour assurer la transition entre les différents tableaux. Y allant de leurs musiques originales – le plus souvent spécialement composées pour le spectacle – et dansant au son d’une panoplie d’instruments parfois insolites, Dominique Breton, Marie Villeneuve et Caroline Tremblay donnent le ton au tableau. Les éclairages, signés Alexandre Nadeau, contribuent indéniablement, eux aussi, à installer l’ambiance.

L’aimable Coraline réussira-t-elle a réhabiliter son maître Florindo, discrédité aux yeux de son père par sa détestable belle-mère? À suivre.

Les comédiens sans masque :
Sébastien Dorval, Martin Giguère, Éric Laprise, Sophie Larouche, Jessyka Maltais Jean, Sara Moisan, Christian Ouellet, Marc-André Perrier, Pierre Tremblay et Marie Villeneuve.

Du 30 juillet au 14 août
À la salle Murdoch du Centre des Arts et de la Culture de Chicoutimi
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