Un petit jeu sans conséquence – Entrevue avec Véronique Côté : Accord et désaccords
"Jouer ça, c’est vraiment comme des vacances, lance VÉRONIQUE CÔTÉ à propos d’Un petit jeu sans conséquence. Les situations sont claires, les dialogues sont bien écrits, c’est plein d’humour, de finesse: c’est du gâteau d’acteur."
Après le succès de Cuisine et dépendances, Véronique Côté plonge de nouveau dans l’aventure du théâtre en été. Retrouvant à peu près la même équipe que l’an dernier, dont Serge Bonin (mise en scène) et Jean-François Labbé (scénographie), elle incarne Claire dans Un petit jeu sans conséquence, production du tout jeune Théâtre Voix d’accès, qui se propose d’explorer le créneau de la "comédie européenne contemporaine".
Créée en 2002, cette comédie de Jean Dell et Gérard Sibleyras raconte l’histoire d’un couple modèle, Claire et Bruno (Yves Amyot). À la suite d’une boutade, ils voient leur monde basculer, et font de surprenantes découvertes. "C’est vraiment l’histoire d’un jeu qui tourne mal, expose la comédienne. Claire et Bruno font semblant qu’ils se quittent; au début, cette histoire de rupture, ce n’est rien. Mais rapidement, le jeu les dépasse, et ils sont surpris de tout ce que ça provoque. Ils se rendent compte que la plupart des gens, qui semblaient les considérer comme le couple idéal, pensaient en réalité qu’ils n’allaient pas bien ensemble; ça leur renvoie une drôle d’image de leur couple."
"Autour d’eux, il y a la meilleure amie de Claire (Annick Fontaine), très spontanée, qui dit tout ce qu’elle pense, avec les résultats qu’on imagine; il y a le cousin mal pris (Nicolas Létourneau), qui énerve tout le monde; il y a Serge (Emmanuel Bédard), un ami de la famille, l’élément d’inconnu qui vient encore plus bouleverser les choses. En plus, il y a tous les personnages dont on entend parler."
Les deux amoureux réagissent très différemment à cette drôle de situation. "Bruno n’est pas tellement affecté par ces révélations; il est surtout excédé. Pour Claire, au départ, c’est très léger; elle trouve ça amusant de savoir ce que les autres pensent. Mais ça provoque ensuite une grosse remise en question chez elle."
À travers cette histoire simple, basée surtout sur les personnages, la pièce touche des thèmes variés. "Ça ratisse large. Ça parle évidemment du couple, de la fidélité, mais aussi de l’image qu’on a de soi, de l’image que les autres nous renvoient et de l’importance que ça prend dans notre perception de la réalité."
Véronique Côté prend beaucoup de plaisir à jouer cette pièce, qui semble "écrite pour mettre les acteurs en valeur". En plus, il s’agit d’une comédie. "C’est tout le temps le fun, jouer; mais j’adore faire rire les gens. Ce que j’aime dans la comédie, c’est que ça fait appel à l’intelligence: celle de l’acteur et celle du public. C’est très intéressant à explorer; c’est vraiment de la dentelle, la comédie."
Outre sa participation comme actrice au travail de différentes compagnies, Véronique Côté est directrice artistique du Théâtre [mo], né avec la production Une année sans été. Reprise au dernier Carrefour international, la pièce, qui sera jouée au Périscope l’hiver prochain, lui a valu le Masque de la Révélation pour sa première mise en scène. Grand bonheur pour l’artiste, qui confie: "Je fais du théâtre parce que c’est plus fort que moi; parce que c’est prendre un risque; parce que le jeu, au théâtre, a besoin de moi ici et maintenant, dans l’instant, vivante."
Jusqu’au 21 août, du mercredi au samedi à 20 h
Au Théâtre Petit Champlain
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