Vie et mort du Roi boiteux – Entrevue avec Frédéric et Patrice Dubois : Histoires de familles
Scène

Vie et mort du Roi boiteux – Entrevue avec Frédéric et Patrice Dubois : Histoires de familles

Deux familles ennemies luttent pour le pouvoir: c’est la saga que raconte Vie et mort du Roi boiteux de Jean-Pierre Ronfard, reprise cet été, pour la première fois depuis sa création, par le Théâtre des Fonds de Tiroirs. Les frères DUBOIS, FRÉDÉRIC, metteur en scène, et PATRICE, comédien, nous en parlent.

Ouvre créée en 1981, Vie et mort du Roi boiteux, d’inspiration shakespearienne, comprend six pièces. Spectacle-fleuve de 15 heures à l’origine, le texte de Ronfard est présenté par Frédéric Dubois et ses acolytes dans une version de 8 heures, entractes inclus, centrée sur la trame des familles ennemies.

"C’est la guerre entre les Ragone et les Roberge, qui habitent à Montréal, sur la rue Bourbonnais, et la montée de Richard Premier qui se faufile à travers tout le monde vers le pouvoir", résume le metteur en scène. Patrice Dubois, qui incarne Richard, poursuit: "Ça se passe dans Hochelaga-Maisonneuve, mais en même temps, ça se passe en Azerbaïdjan, ou ailleurs. Les personnages passent de la ruelle au plus grand des palais. Mais est-ce qu’ils sortent vraiment de cette ruelle-là, est-ce qu’ils sont vraiment des rois, est-ce qu’ils fabulent… À la limite, ce n’est pas vraiment important de le savoir. Ce qui compte, c’est de voir comment ils sont tous assoiffés de pouvoir."

Mêlant quotidien et imaginaire, la pièce multiplie aussi les références. "Ronfard s’est inspiré de différentes cultures, expose Frédéric. On a Shakespeare, oui, mais on a aussi Racine, Sophocle, Eschyle, Homère; on a Michel Tremblay, Séraphin Poudrier. C’est extrêmement riche, très dense. C’est ici, mais en même temps, c’est un ici issu de la littérature mondiale, issu de toutes les histoires du monde. Mais on se reconnaît là-dedans. Et c’est vraiment comme un feuilleton: on a le goût de se faire raconter l’histoire de ces gens-là, de leur petite enfance jusqu’à leur mort."

Au centre de cette histoire, un personnage singulier: Richard Premier. "Il y a beaucoup de solitude chez ce personnage, du fait qu’il naît infirme, explique Patrice. Il est exclus, et il va tenter de s’inclure dans un nouvel ordre des choses; il va tenter de contrôler le monde à sa manière, en posant sur lui un nouveau regard, qui va le tordre. À partir de ce moment-là, tout chavire: tout le monde boite. Richard est un être boiteux, au propre et au figuré."

Pour le TFT, le plaisir de l’acte théâtral, son côté ludique, est essentiel. Il trouve chez Ronfard, qui loue le théâtre "festif, anarchique, impur", tout un terrain de jeu. "Cette permission, ça correspond tout à fait à la liberté qu’on veut se donner au TFT. De voir le théâtre comme un rassemblement, comme une fête, c’est aussi très important pour nous. Ça va être la fête avec les spectateurs, et c’est la fête aussi dans la salle de répétition."

"On n’essaie pas de prouver quoi que ce soit à personne. On fait ce spectacle par nécessité de partager ça avec les gens. Cette pièce, c’est vraiment quelque chose qui doit être entendu", conclut Patrice Dubois.

L’équipe est complétée par les comédiens Stéphan Allard, Sylvio-Manuel Arriola, Félix Beaulieu Duchesneau, Frédérick Bouffard, Marie-France Desranleau, Hugues Frenette, Jonathan Gagnon, Monelle Guertin, Catherine Larochelle, Marie-Christine Lavallée, Nadine Meloche, Anne-Marie Olivier, Tova Roy et les concepteurs Félix Bernier Guimond, Vanessa Cadrin, Yasmina Giguère, Jeanne Lapierre, Francis Lauzon, Simon Lemoine, Pascal Robitaille.

Le 25 juillet et le 1er août de 14 h à 22 h (version intégrale)
Les 23 et 24 juillet de 18 h 30 à 22 h 30 et les 30 et 31 juillet de 18 h 30 à 22 h30 (version sur deux soirs)
Aux Oiseaux de passage
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