Les Nonnes : Rock’n’nonnes
Pour sa première saison à la barre du théâtre La Marjolaine, MARC-ANDRÉ COALLIER a vu juste en choisissant de présenter le plus grand succès de l’histoire de la vieille grange d’Eastman: la pièce Les Nonnes de DAN GOGGIN.
La version 2004 des Nonnes met en vedette une brochette de comédiennes très talentueuses: Nathalie Coupal, Marie-Michèle Desrosiers, Martine Francke, Diane Garneau et Violaine Paradis. À ce joyeux quintette s’ajoute le metteur en scène et directeur musical Pierre Potvin qui, en plus d’accompagner les nonnes au piano, campe leur doyenne.
D’emblée, la prémisse de la pièce fait sourire par son ridicule et son burlesque. Les petites sœurs du Saint-Cœur-de-Jésus ont été frappées par le malheur. Cinquante-deux des membres de la congrégation sont mortes empoisonnées par la vichyssoise de la sœur cuisinière. Des funérailles ont été préparées pour 48 d’entre elles mais, les sous manquant, il a fallu faire congeler les quatre dernières. Un spectacle-bénéfice est organisé pour leur payer des funérailles dignes de ce nom.
Plongés dans le spectacle-bénéfice en question, les spectateurs assistent à une enfilade de numéros de variétés. Les nonnes chantent du rap, jouent des percussions, dansent la claquette, grattent la guitare… On a même droit à une nonne acrobate!
Les cinq comédiennes s’en donnent à cœur joie. Elles semblent prendre un immense plaisir à interpréter ces religieuses un brin dévergondées. Et leur plaisir est communicatif. Dès les premières notes, on est séduit: Dieu qu’elles chantent bien, ces nonnes!
La pièce ne rate pas la cible. On est diverti du début à la fin. Le "pas de décor" de Vincent Lefebvre est utilisé à bon escient. La mise en scène d’Yvon Bilodeau et Pierre Potvin est truffée de trouvailles rafraîchissantes.
L’intelligence du spectateur reste toutefois légèrement sur sa faim. Même si on assiste à du théâtre d’été, on voudrait se creuser un peu plus les méninges. Le premier acte s’avère quelque peu stagnant. Certains numéros auraient gagné à être resserrés.
Heureusement, l’intrigue évolue au deuxième acte. On réalise, au fil de la pièce, que toutes les nonnes auraient voulu œuvrer dans le domaine des arts: elles rêvaient de devenir danseuse, chanteuse country, funambule, acrobate… Elles sont finalement devenues religieuses par la force de Dieu ou des choses.
En somme, on passe une fort bonne soirée en compagnie de ces drôles de sœurs. Un moment divertissant à souhait qui peut – en prime – se terminer en beauté dans la jolie boîte à chansons Le Piano rouge.
Jusqu’au 11 septembre
Au Théâtre La Marjolaine
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