Boucar Diouf : Entre l'Afrique et le Québec
Scène

Boucar Diouf : Entre l’Afrique et le Québec

Après un petit saut ce printemps, BOUCAR DIOUF est de retour au Pavillon des arts et de la culture de Coaticook pour une série de représentations de D’hiver cités, un spectacle qui mêle allègrement l’humour, les contes africains et les chansons.

Boucar Diouf n’a pas fait l’École nationale de l’humour. Loin de là. Résident du Québec depuis 1991, le jeune homme a immigré chez nous pour compléter un doctorat en océanographie à l’Université du Québec à Rimouski. Aujourd’hui chargé de cours à cette même université, le scientifique troque à l’occasion ses outils de chercheur contre son sac à blagues.

C’est d’ailleurs au Québec qu’il dit avoir découvert sa vocation d’humoriste. "Boucar l’artiste est né ici! lance-t-il. J’aime beaucoup habiter ici. Pour la liberté d’être sans sentir le poids du jugement. Le Québec, ç’a été une échappatoire pour moi. Au Sénégal, les métiers artistiques ne sont pas valorisés."

Ce n’est pas pour rien que son spectacle s’intitule D’hiver cités. Sur scène, Boucar entraîne les spectateurs dans un voyage entre le Québec et l’Afrique. "Le concept du spectacle, c’est la diversité de genres, mais le filon humoristique est toujours là."

La présente année a été marquée par la reconnaissance pour ce fils de cultivateur d’arachides. Il a participé au Festival Juste pour rire à Montréal et au Grand Rire Bleue à Québec. Il a joué un petit rôle dans Le bonheur c’est une chanson triste avec Anne-Marie Cadieux. Si l’occasion se présente, il ne dirait pas non à une autre prestation dans un film. "Maintenant que Maka Kotto est député, il va peut-être y avoir plus de rôles pour les autres comédiens de race noire!" lance-t-il à la blague.

Doucement, il se pourrait que sa carrière scientifique laisse place à sa carrière humoristique. "Je veux pousser l’humour autant que je peux. Si je dois laisser l’enseignement pour ça, je vais le faire. De toute façon, l’enseignement, je pourrai y revenir plus tard."

Notons que des forfaits souper-spectacle, à prix fort intéressants, sont offerts dans quatre restaurants de Coaticook. "Quand les gens ont vu la qualité du spectacle, ils ont embarqué dans le projet", dixit le coordonnateur du Pavillon des arts et de la culture, Robert Scalabrini.

Les 6, 7, 13 et 14 août à 20 h
Au Pavillon des arts et de la culture de Coaticook
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Divertissant
La vie de Boucar Diouf n’a rien de banal. Né fils de cultivateur d’arachides au Sénégal, devenu docteur en océanographie à Rimouski, l’humoriste-conteur s’inspire de son étonnant parcours de vie dans ce premier one-man show. Entre les jeux de mots et les "incontournables" blagues sur la taille de l’organe des Noirs, Boucar parle du choc culturel – et thermique – vécu à son arrivée au Québec.

Si le jeune homme se réclame de l’humour, on aurait plutôt tendance à le classer dans la catégorie des conteurs. Les moments forts de son spectacle résident dans ces instants où il conte l’Afrique, à travers des anecdotes et des légendes transmises par son grand-père et d’autres vieux sages africains. Les histoires de Boucar sont empreintes d’une douce lucidité et le spectacle en entier représente une belle leçon de tolérance et d’ouverture vers les autres cultures. Un spectacle à la fois enrichissant et divertissant. (É.G.)