Vague de fond : Longueurs d'ondes
Scène

Vague de fond : Longueurs d’ondes

Dans la voie des productions estivales, la jeune compagnie Tsunami Théâtre présente ces jours-ci Vague de fond, des auteurs Simon Boudreault et Jean-Guy Legault, dans une mise en scène de Valérie P. Labelle au Théâtre d’Aujourd’hui.

Après s’être enfuie de l’église où un ami prêtre s’apprêtait à bénir son mariage, Nadia monte en voiture sous le coup de l’hystérie et plonge dans le fleuve. Le prêtre, la fille d’honneur et le futur marié, s’étant engouffrés à sa suite dans le véhicule, se retrouvent également prisonniers de ce "huis clos sous-marin" où tous se diront leurs quatre vérités.

Lente à démarrer, la proposition de Valérie P. Labelle mélange étrangement le théâtre psychologique et la comédie. Cette oscillation entre les deux genres laisse malheureusement une impression de flou artistique et provoque des longueurs. La musique (Tartan musique) vient souvent appuyer inutilement les instants où devrait surgir une émotion, tandis qu’un jet de lumière (Martin Sirois) indique les moments d’introspection. Nous aimerions un peu plus de confiance envers les spectateurs.

C’est pourtant lorsque l’on sent qu’aucun effet n’a été recherché que la pièce se révèle la plus efficace. La reprise du mariage est désopilante tout simplement grâce à son rythme soutenu, tandis que la commémoration des souvenirs de jeunesse émeut sans avoir recours aux soutiens techniques. À ce titre, Marie-Christine Pilotte sait nous charmer avec un jeu très simple, ce qui nous fait oublier la démonstration de la mise en scène et la direction d’acteurs souvent appuyée.

Malgré tout, Labelle a fait d’excellents choix, tel celui de fracturer le réalisme de la voiture en lui permettant de s’élargir au besoin. La scénographie de Marie-Andrée de Courval accentue également l’idée de profondeur du fleuve par une corde reliant les personnages à la surface, tel un étonnant cordon ombilical.

Le texte de Boudreault-Legault demeure quant à lui un feu roulant de répliques délicieuses – le dialogue avec Dieu est l’un des moments forts de la pièce -, mais qui perd de sa profondeur à certains endroits. Bref, une production qui croule un peu… sous ses bonnes intentions.

Jusqu’au 21 août
À la Salle Jean-Claude Germain du Théâtre d’Aujourd’hui
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