Cirque Éloize : Faire la pluie et le beau temps
Oubliez les paillettes et les roulements de tambours: Éloize, c’est un cirque centré sur l’humain, et son côté spectaculaire repose essentiellement sur les prouesses de ses acrobates. L’une d’entre eux, CATHERINE GIRARD, nous parle de Rain.
Tout comme Nomade, créé en 2002, Rain porte la signature particulière du metteur en scène Daniele Finzi Pasca, que tous décrivent comme un être magnétique, passionné et profondément humain. Fils et petit-fils de photographes, l’homme de théâtre a conçu Rain à la manière d’un album de photos défilant au rythme des numéros. "Ce sont des tableaux en mouvement, décrit Catherine Girard. On se promène d’une émotion à une autre. Tu ris aux éclats et, la seconde d’après, ce n’est plus ça. Il y a sans cesse des coupures." La douce mélancolie qu’on peut associer à une tiède journée de pluie est donc loin de rimer avec morosité, assure-t-elle.
Comme les neuf autres acrobates, l’artiste du cerceau aérien a débarqué dans la compagnie avec son propre numéro, ce qui est assez inhabituel dans le monde du cirque. Normalement, les acrobates sont plutôt choisis en fonction de leurs capacités techniques et ils se bornent à exécuter les chorégraphies qu’on conçoit pour eux. "On a une belle grande chance en tant qu’artistes de pouvoir s’exprimer comme ça et de faire des choses qui viennent de nous", considère donc Catherine Girard, d’autant plus qu’elle n’est sortie de l’École de cirque de Montréal que depuis trois ans. "C’est le fun de sentir qu’on a un petit caractère spécial au sein de la compagnie."
"Quand j’étais à l’école de cirque, poursuit-elle, travailler au Cirque Éloize, ça me tentait beaucoup, surtout parce que c’est une compagnie québécoise. Je trouve que ça me ressemble ce qu’ils font. Je me reconnais là-dedans."
En plus d’ajouter sa touche personnelle aux numéros déjà conçus, Daniele Finzi Pasca a amené chaque acrobate à élargir ses horizons artistiques. À chacun sa petite part de défi personnel. Ainsi, si bouger de toutes les manières est devenu naturel pour Catherine, c’est une autre histoire lorsqu’elle doit chanter et jouer du saxophone. "C’est la première fois que je chante et que je joue de la musique sur scène. Chaque fois, j’ai un stress énorme à l’idée de lancer une grosse fausse note", dit-elle en riant.
N’empêche qu’avec toute l’action sur scène et en coulisses, le trac s’envole rapidement. "J’ai l’impression que le spectacle dure le temps d’un claquement de doigts", dit-elle. En plus de son solo principal, qui arrive vers la fin du spectacle, elle fait partie des duos de trapèze aérien et de main à main, elle se joint aux autres filles dans le numéro de tissu aérien, elle participe à ceux de planche sautoir et de jonglerie, elle fait du bungee et incarne différents personnages… Et le programme est aussi chargé pour les autres.
Pas étonnant, donc, qu’à la fin du spectacle, lorsque la pluie d’objets en tout genre fait place à une véritable averse d’eau, les acrobates aient le sentiment d’une libération.
Les 20 et 21 août à 20 h 30
À la Salle Albert-Rousseau
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