Frédéric Dubois : La Librairie

Encore peu connu à Montréal, Frédéric Dubois cumule pourtant les succès. Figure de proue du Théâtre des Fonds de tiroir (c’est à lui qu’on doit Zazie dans le métro, Masque de la révélation 2002), il est l’instigateur de la récente résurrection du Roi boiteux de Jean-Pierre Ronfard. "Faire de la mise en scène, c’est raconter des histoires, explique Dubois, joint au téléphone à quelques jours de la première des Feluettes, qu’il présente simultanément au Théâtre La Bordée de Québec. "La seule chose qui m’apparaît différente avec La Librairie, c’est qu’on ne peut pas se permettre d’être un tantinet à côté avec des enfants. Ils le font tout de suite savoir quand ils s’emmerdent!"

Le jeune Frédéric Dubois, lui, n’a pas le temps de s’ennuyer. Sa carrière digne d’envie ne l’a toutefois pas empêché de signer une mise en scène pour les 8 à 12 ans. "Ce fut un plaisir fou que je compte bien renouveler", confie-t-il, visiblement ravi. "C’est une compagnie formée de gens passionnés, qui portent une expérience dans laquelle je devais absolument puiser."

La Librairie, c’est l’histoire de Jeanne et de sa rencontre avec le confrontant fantôme de l’ancien libraire. "C’est une pièce qui dit de ne jamais passer à côté des chances qui nous sont proposées dans la vie, précise Dubois. Je faisais des spectacles dans ma rue quand j’étais petit et tout le monde disait: "Bon, encore lui pis ses spectacles!" Si j’avais écouté certains commentaires, je n’aurais pas continué. Mais j’avais ça en moi. Aujourd’hui, je sais que je suis à la bonne place et nous n’avons qu’une vie pour ça. C’est ce que ce spectacle dit aux enfants. Écoutez-vous. Vous savez ce qu’il y a de plus beau en vous."

Dans La Librairie, le passé chevauche donc le présent, un élément sur lequel Dubois s’est appuyé pour composer un univers particulier. "Je voulais recréer le charme d’une vieille librairie pleine d’histoires, avec ses boiseries… Et puis il fallait que le fantôme puisse apparaître. On a donc créé des cachettes, des cadres desquels sortent des personnages du passé. Il fallait donner de l’espace à cette petite librairie, l’ouvrir sur quelque chose de plus grand qu’elle. Comme un livre qui s’ouvre."

Forte de son succès à Québec, La Librairie a également remporté le prix RIDEAU / ROSEQ lors d’une présentation aux diffuseurs. "Nous ne connaissions pas ce prix alors nous étions les premiers surpris de repartir avec, avoue en riant Dubois. Mais en toute humilité, ça ne m’étonne pas outre mesure parce que c’est un spectacle qui nous fait beaucoup de bien. On se fait souvent demander pourquoi on ne fait pas de représentations pour le grand public. Je crois qu’à ce titre, La Librairie vient chercher le même besoin de magie qu’Amélie Poulain. Une magie à laquelle les adultes adhèrent…"

Du 29 septembre au 10 octobre
À la Maison Théâtre
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