Lévesque et Turcotte : Tout le monde en rit
Scène

Lévesque et Turcotte : Tout le monde en rit

Lévesque et Turcotte forment un couple depuis 20 ans et sont sur le point de clore leur plus gros spectacle pour ensuite entamer de nouveaux projets… en solo. Rencontre avec le plus sérieux des deux.

Si on entend surtout parler de Dany Turcotte ces temps-ci grâce à son rôle de fou du roi dans le talk-show Tout le monde en parle avec Guy A. Lepage, le duo d’humoristes consacre encore, d’ici la fin novembre, du temps aux quelques dernières représentations de Sous observation. "On met la clef dans la boîte! De toute façon, on a pas mal fait le tour avec 325 représentations", observe Dominique Lévesque, qui ajoute que le duo n’avait atteint ce nombre qu’à l’époque du Groupe Sanguin, alors qu’il était très populaire. "Je suis content, mais je ne cacherai pas qu’on avait vraiment dépassé l’écœurement! Tu viens à connaître tous tes gags, tu sais comment le public va réagir… Dans ce temps-là, t’en profites pour observer surtout ce que tu as aimé du show, comme une espèce de deuil progressif. J’ai aimé ce personnage pour telle raison… C’est niaiseux, mais c’est comme si tu prenais tes personnages et que tu allais au salon mortuaire avec!" ricane-t-il nerveusement au bout du fil, après être allé se chercher un café.

Jamais les deux humoristes n’avaient été aussi près de leurs convictions que dans ce spectacle qu’ils rodent depuis trois ans. "C’est notre show le plus social, le plus conscientisé, je dirais, même si le contenu est quand même relativement léger. On traite de grands courants sociaux: la vieillesse, la trop grande richesse, le jeu compulsif, la bio-pharmacie…"

Plus de 200 000 personnes auront vu le spectacle Sous observation, un record pour les deux comiques. S’ils semblent être au sommet de leur art, ils vont tout de même prendre un temps de répit de la scène, dans des projets individuels, question de se ressourcer. Dany avec Tout le monde en parle, et Dominique entre autres à L’union fait la force, avec Patrice L’Écuyer. "On va faire un peu de "tévé", un bon petit bout de temps, mais j’ai bien l’impression que très rapidement le goût de la scène va nous reprendre. Même après toutes ces années, on aime toujours ça! Nos expériences divergentes vont peut-être faire en sorte qu’on va revenir beaucoup plus riches en matière de création lorsqu’on va se retrouver pour écrire."

Quant au nouveau rôle de fou du roi de Turcotte, il commente: "J’aime bien ça, je le surveille, je suis un de ses critiques. Je suis bien content pour lui, d’autant plus que c’est la première fois qu’il fait des choses seul sans être accompagné du Groupe Sanguin ou de moi, c’est vraiment sa première affaire mature, professionnelle. Je suis agréablement surpris de ce qu’il fait et de la façon dont il travaille, il a le même esprit vif qu’en show et il a beaucoup appris sur la façon de saisir vite une personne et de "puncher". Alors je l’appelle après le show et je lui dis des choses du genre: ça, c’était bon, avec Michèle Richard t’aurais pu dire ça, il me semble que t’as été trop vache là ou ben tu t’es fermé la gueule là, t’aurais pas dû…"

Malgré la séparation momentanée, Dominique prétend que les deux amis passent rarement beaucoup de temps sans se parler: "On reste un au-dessous de l’autre, dans le même bloc appartements, à Montréal. Il a maintenant une maison dans le Nord et il voyage beaucoup, alors on se voit moins. Ça fait du bien aussi parce qu’en vieillissant, t’as besoin de te ressourcer… On s’appelle pour se donner des idées pour un prochain show et pour prendre des nouvelles…"

Le 2 octobre
À la Salle Odyssée de la Maison de la culture
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