Laurent Gerra : Le franc-tireur
Pour l’humoriste français Laurent Gerra, il est exutoire de dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas.
"On n’est pas nombreux en France à dire du mal des institutions. Moi, j’ai la chance de pouvoir le faire. On a fait le Palais des sports à Paris pendant un mois; 3 200 personnes tous les soirs, c’était la folie! Je me disais: mais les gens doivent en avoir marre de voir autant de conneries pour rigoler autant.", affirme l’humoriste.
C’est maintenant au tour des Québécois de goûter à son humour vitriolique, présenté dans le cadre d’un one man show intitulé Laurent Gerra, dans… Laurent Gerra. Le principal intéressé savoure grandement sa chance d’éprouver ailleurs qu’en France ses imbattables imitations. Selon lui, "c’est drôle d’exporter des conneries!" Cela dit, après plus de 250 représentations, on ne parle plus de nouveau spectacle, estime l’imitateur: "Les numéros actuels n’ont plus grand-chose à voir avec ce que je présentais au début parce que je suis tributaire de l’actualité et qu’elle a beaucoup changé. Il y a par exemple eu plusieurs remaniements politiques en France et René-Charles (le fils de Céline) a grandi", dit-il en riant.
Dans un tel one man show, tout va vite. D’entrée de jeu, il fait monter le public à bord de son avion et pendant plus d’une heure trente, il enchaîne les numéros dans lesquels il imite des personnages aussi connus qu’Henri Salvador, Patrick Bruel, Renaud, Johnny Hallyday, Francis Cabrel (l’hilarant numéro de la "Cabane au fond du jardin"), sans oublier certaines parodies universelles, comme celle d’un chanteur de rap et des émissions Star Académie et Who Wants to Be a Millionaire. George W. Bush et Saddam Hussein passent eux aussi dans le tordeur. "Au gré des événements ou quand je m’ennuie de dire toujours la même chose, je modifie les numéros, car les gens aiment bien qu’ils s’accordent avec l’actualité. Malgré la base solide du spectacle, plusieurs sketches naissent d’improvisations", explique l’humoriste dont l’objectif n’est pas de choquer le public, mais de le secouer. "Quand j’entends le public faire "ooooh", ça veut dire que j’ai touché quelque chose. De toute manière, ceux qui viennent me voir savent à quoi s’attendre", estime-t-il.
Les 1er et 2 octobre
À la Salle Maurice-O’Bready
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