Solid State : Diversité culturelle
Scène

Solid State : Diversité culturelle

Solid State revient à Tangente pour nous présenter sa toute dernière création: It’s Not You, It’s Me.

Il s’agit de la quatrième pièce du collectif de B-Girls montréalais depuis sa fondation en 2000. Le titre révèle en quelque sorte l’état d’esprit de la compagnie à ce stade-ci de son évolution, comme nous l’a précisé en entrevue Hélène Simard, membre du groupe: "Si on traduit en français, ça revient à dire "c’est pas toi, c’est moi" qui ai changé à ce point. C’est un titre qui prend un peu la forme d’une blague, pour expliquer au public qui nous suit depuis nos débuts que c’est normal s’il se sent déboussolé devant notre prochain spectacle, car on est allées vers quelque chose de moins performatif que dans nos trois œuvres précédentes."

Cette fois-ci, nous ne serons donc pas en face d’un show qui s’apparente aux joutes de breakdance auxquelles on assiste dans les compétitions ou dans les clubs – comme c’était le cas pour Pas de baskets (2001), Slowdown, No We Won’t Slowdown! (2001-2002) et Etch-a-sketch (2002) -, mais davantage devant une création de danse contemporaine aux influences diverses… dont entre autres le breakdance. "Ceci est dû en grande partie au fait que nous avons toutes pris des directions différentes dans la vie. Nos intérêts ont changé. Nous avons maintenant des projets personnels assez hétéroclites. Tout ça fait que nous désirons maintenant explorer d’autres avenues qui proposent davantage une diversité de mouvements qu’un style bien précis."

D’ailleurs, des styles biens précis, il n’y en a pas vraiment dans l’univers du breakdance, comme nous l’explique Hélène Simard. "On ne peut pas dire qu’il existe un style pur de breakdance. C’est une utopie de penser ça. Les Européens ont leurs différents styles, les Américains aussi… Même à Montréal, personne n’est pareil. Il s’agit d’un genre en constante évolution. Être B-Boy ou B-Girl, ce n’est pas juste faire du breakdance, c’est un mode de vie. Alors c’est normal que ton art soit influencé par tous les aspects de ta vie et qu’il subisse, par contrecoup, une mutation plutôt singulière."

Il semblerait même qu’il existe plusieurs façons de présenter un même style, selon l’endroit où l’on se produit. "Si tu fais un battle dans une compétition, il faut que ça soit explosif. Dans un club, c’est plus spontané et moins encadré et des fois le combat peut durer des heures… C’est un contexte qui peut aussi être plus dangereux. Dans un théâtre, c’est très différent. Tu ne peux pas rester dans un registre de compétition ou de club. Le produit doit avoir un liant artistique pour que ça tienne la route devant le public."

À travers le travail gestuel élaboré dans It’s Not You, It’s Me, nous verrons ressortir différents caractères que l’on trouve dans le monde des clubs, où s’affrontent grand nombre de B-Boys et de B-Girls. "Le show est plus house encore que les précédents, ajoute la B-Girl. On plonge le spectateur dans une ambiance de club." Sous cet angle, l’œuvre prend presque la forme d’une étude socio-chorégraphique mettant en parallèle la faune nocturne des "boîtes" et la faune diurne des travailleurs qui, en fait, sont les mêmes, sous un masque différent.

Cette fois-ci, nous retrouverons seulement six des huit membres d’origine de Solid State. "Nous avons eu plus de difficulté à ajuster nos horaires. Aussi, nous n’avons reçu aucune subvention pour le spectacle, alors tout a été créé dans nos temps libres. Certaines étaient moins disponibles…" De plus, certains rôles ont changé, car on verra Blackie Powa au son (DJ) et Miss Chiva à la vidéo, alors que Fiesty, Viva, Cleopatra, Cheeco, D-Rockin’ et Radio occuperont la dimension chorégraphique.

À Tangente
Du 7 au 10 octobre