Sylvie Léonard : Histoire de fille
Alors que son étoile brille comme jamais, Sylvie Léonard préfère aux lauriers un défi à haut risque: incarner la naïve et touchante Dolorès dans le solo Bachelor, écrit par Louise Roy et Louis Saia il y a 25 ans.
Bien avant le succès d’Un gars, une fille, la comédienne Sylvie Léonard avait connu d’autres moments de gloire au petit écran. Il suffit de se rappeler Rue des Pignons, Terre humaine, L’Héritage, Les Machos et une flopée d’émissions jeunesse. Il semble bien que malgré sa célébrité, Sylvie Léonard ne mène jamais de front plusieurs projets à la fois, préférant s’investir entièrement dans chacune de ses entreprises. Ces temps-ci, elle tient le rôle de Dolorès dans Bachelor de Louis Saia et Louise Roy. Un one woman show où la comédienne renoue avec le public et avec ce qu’elle considère comme l’essence même de son métier: le théâtre.
C’est le metteur en scène Yves Desgagnés, "un homme excessivement brillant", qui assure la renaissance de Bachelor, cette pièce créée il y a 25 ans et dans laquelle Pauline Martin assurait le rôle de Dolorès. "Le dernier petit doute que je pouvais avoir s’est rapidement dissipé au moment où j’ai su qu’Yves serait le metteur en scène." Si elle a déjà travaillé avec Desgagnés à la mise en scène à trois reprises, elle a aussi souvent joué aux côtés du Desgagnés comédien. Elle connaît l’homme et l’artisan et elle sait que la chimie sera au rendez-vous ainsi que la confiance réciproque. "Comme il n’y a pas d’autres interlocuteurs dans cette pièce que le metteur en scène, le choix de la personne devient primordial. Pour rendre l’intelligence du texte, on a besoin de complicité et il n’y a pas de compromis envisageable de ce côté-là."
Au premier niveau, Bachelor met en situation une décoratrice de vitrine dans la trentaine qui se rend chez sa voisine de palier parce que chez elle, les tuyaux ont pété et des plombiers sont en train de les réparer. "Elle se rend chez cette fille (personnage que l’on ne voit pas et qu’elle connaît très peu) parce qu’il est hors de question qu’elle passe la journée sans s’épiler." Mais l’épilation n’est qu’un prétexte. Chez la voisine, elle parle, se dévoile, se raconte. "Au début, c’est vraiment très anodin, mais tranquillement, on se rend compte qu’elle se livre beaucoup plus et que c’est probablement pour ça qu’elle avait envie d’aller là. Or, elle, elle ne réalise pas tout à fait que c’est ce qu’elle cherchait. C’est inconsciemment qu’elle fait tout ça. Cette visite répond au besoin qu’elle a de se confier."
Écrite un peu à la manière d’Appelez-moi Stéphane, cette pièce est issue des meilleures années de création de Louis Saia. La comédienne insiste pour dire que l’on sent aussi énormément la présence féminine de Louise Roy, qui cosigne le texte. "On voit d’abord le personnage en surface – très comique -, on voit l’espèce de contrôle qu’elle essaie d’exercer sur sa vie car elle s’est créé un type de personnage très plaqué, encore une fois très fort sur le plan humoristique. Mais ensuite, on voit plutôt l’intérieur et la détresse de Dolorès, ou son côté plus féminin. Elle vit seule et fait croire qu’elle est heureuse ainsi, en soulignant le contrôle qu’elle a sur sa vie, sur les hommes qu’elle peut inviter chez elle, mais elle essaie de se convaincre en tâchant de convaincre l’autre."
Le 10 octobre à 20 h
À la Salle J.-A.-Thompson
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Le 19 novembre à 20 h
Au Centre des arts de Shawinigan