Mike Ward : L'enfant terrible
Scène

Mike Ward : L’enfant terrible

Mike Ward est un spécialiste des blagues qui frappent sous la ceinture. Après 10 ans de "sacrage" et de gags indécents dans les cabarets et à la télévision, voici son premier one-man show, qui promet d’être Haïssable. Oreilles vierges s’abstenir…

"Je suis au courant de rien, mais j’ai une opinion sur tout." Voilà l’angle par lequel Mike Ward aborde son premier "véritable" one-man show, Haïssable. Depuis 10 ans, l’humoriste écume les cabarets et les festivals, se prêtant également à des projets télévisés tels que Testostérone. Enfant timide et nerveux, Mike Ward se dirige très vite vers l’humour heavy, ce qui lui vaut une lente progression dans le métier, sans qu’il prenne pour autant une tangente commerciale. Sur scène, il se lance dans le vide, poussant l’audace aux limites de l’acceptable, choquant le plus possible ses spectateurs. "J’ai pas de formule dans ce que je fais, j’ai pas été construit sur mesure. En humour, les gérants guident souvent les carrières de leurs protégés pour qu’ils contentent les petites madames du Échos Vedettes. J’aurais eu une plus belle carrière si j’avais fait ça. Mais je crois que, parce que j’ai toujours fait à ma tête, le monde me voue un certain respect", lance-t-il avec aplomb malgré une certaine gêne apparente, qui ne l’a jamais quitté.

L’humour trash de Mike Ward, on aime ou on n’aime pas. Rappelons qu’il ne manque pas d’égratigner les handicapés, les "petites grosses", les gais et les autres groupes stéréotypés… Ainsi, le bouffon machiste ne se donne pas de limites, testant ses monologues devant le public. "Il y a une phrase que j’ai souvent entendue chez les humoristes et qui me tapait sur les nerfs, comme quoi "il y a des sujets qui ne se prêtent pas à l’humour". Pas pour moi. Un humoriste qui se censure finit par n’avoir aucune saveur. (…) Avant, ce qui m’attirait, c’était les sujets choquants, maintenant, ce sont ceux qui sont durs à traiter." C’est un peu dans cette perspective que Ward fait un numéro sur sa mère qui est décédée d’un cancer, un hommage à celle qui, sur son lit de mort, a réussi à le faire rire: "La fin du monologue n’est pas drôle et c’est voulu."

Deux tableaux du spectacle laissent place à l’improvisation, un numéro qui est construit autour de coups de téléphone et un volet où il invite l’assistance à lui poser n’importe quelles questions. Une machine à voyager dans le temps l’amènera à s’approprier les chansons d’Elvis, à flirter avec Marilyn Monroe et à tuer Hitler alors qu’il est petit. Tous les textes du spectacle ont été écrits par Mike Ward, sous l’œil vigilant de Mario Perizzolo. Bien que l’humoriste provocateur dise ne pas se fixer de barrières, certaines choses lui titillent tout de même l’esprit en matière d’humour: "Je ne suis pas capable de reprendre une joke vulgaire écrite par quelqu’un d’autre. Comme au Gala des Olivier. On m’avait donné un texte, je l’ai réécrit puisque c’était entièrement des blagues de fourrage de chèvre. C’est drôle, je trouve ça insultant de me faire donner un texte vulgaire, mais si c’est moi qui l’ai écrit, ça va!"

Voilà pour les avertissements. La suite au Gesù…

Jusqu’au 16 octobre et du 14 au 18 décembre
Au Gesù
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