CorresponDanse : Fruits divers et d’été

De son enfance, Karine Ledoyen a conservé le souvenir des couchers de soleil sur le quai de Saint-Jean-Port-Joli. Avec le projet Osez!, elle a enfin trouvé le moyen d’exploiter ce lieu féerique. La formule? Les danseurs passent la journée en studio, puis au soleil couchant, ils présentent le fruit de leur travail sur le quai. Le lendemain, on peaufine, on présente à nouveau et ainsi de suite jusqu’au cinquième jour. "Cette année, il y avait 450 personnes sur le quai le dernier soir", s’exclame Ledoyen, ravie.

Une telle façon de créer ne convient pas à tous, fait remarquer l’instigatrice du projet. En plus de devoir composer une séquence d’au moins 25 minutes dès la première journée, le chorégraphe doit pouvoir diriger 16 danseurs qu’il ne connaît pas et être à l’aise avec une vie de groupe très intense. Son travail doit également être accessible à un public très varié.

Pour cette troisième édition, c’est Dominique Porte qui fut l’heureuse élue. La jeune chorégraphe de Montréal a choisi pour trame sonore une valse non traditionnelle qui évoque les flots de l’eau. "C’est un peu comme le mouvement des vagues dans la masse des danseurs, décrit Karine Ledoyen. Et puis Dominique, c’est Dominique: elle violente l’espace. Elle va taquiner tout l’espace avec les pieds, les mains, les jambes. Ça bouge! En même temps, c’est très épuré."

"C’est sûr qu’entre quatre murs ça va être une autre affaire, surtout que sur le quai on en prend large, poursuit-elle en riant. On va se sentir un petit peu coincés dans certaines sections, mais ça va être tout aussi intéressant." Et elle promet que "l’énergie de la gang " sera au rendez-vous. Parmi les 16 danseurs de l’été (8 de Montréal et 8 de Québec), 11 seront présents pour livrer une version presque intégrale du cru 2004.

La soirée donnera également un aperçu de deux événements à venir, dont le spectacle Soie qui prendra l’affiche en avril 2005. La chorégraphe Marie-Josée Poulin mélange la capoeira à la danse contemporaine. Dans un cercle formé d’écorces d’oranges, quatre danseuses s’épient, se défient, s’affrontent ou se protègent avec une énergie toute féminine.

Sandra Belzil et Geneviève Desnoyers dévoileront quant à elles une des œuvres de leur spectacle Magma de la fin d’octobre. Le duo Trois Chocolats plus tard, créé par Hinda Essadiqui, met en scène deux femmes aux "savoureuses contradictions".

Familière des sessions de CorresponDanse, la Montréalaise Lina Cruz délègue Anne-Marie Provost pour exécuter un extrait de Coquille d’œil, pièce qui joue sur la confusion entre l’œil et l’œuf. Finalement, il y aura une projection du film Mama de Jean-François Denis et Pierre Hamon auquel trois danseurs de Québec ont participé.

Comme d’habitude, la formule de CorresponDanse encourage le public à discuter avec les artistes. Le prix d’entrée est à la discrétion du spectateur.

Les 15 et 16 octobre à 20 h
Au Studio La Rotonde
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