Patrick Groulx : Le Groulx Fun!
PATRICK GROULX, jeune humoriste à l’âme sensible. Il verse dans la quotidienneté avec un style truculent et des personnages attachants.
Avec un don de la plaisanterie hors du commun, Patrick Groulx est de la génération d’humoristes dans laquelle figurent les Louis-José Houde et Denis Drolet. "Je suis un peu tanné des gens qui s’improvisent intellectuels de l’humour en parlant d’humour intelligent et en avançant qu’il y a trop d’humoristes au Québec. Je trouve plutôt qu’il n’y aura jamais assez de place pour les personnes douées. Cela dit, il y a une très bonne qualité d’humour professionnel au Québec. Il y a du choix et un public pour ça…", explique l’artiste qui est stimulé par la nouvelle vague d’humoristes qui fait dans l’absurde et autres railleries de quotidienneté.
CORDES SENSIBLES
Pas étonnant que ce jeune homme vulnérable se laisse guider par ses émotions lorsque vient le temps d’écrire: "La création de mes personnages s’inspire toujours d’une émotion… Je parle de sujets qui me touchent, comme la maladie mentale ou la solitude, explique-t-il, faisant allusion au personnage de schizophrène de Simon Perron. Lorsque je suis en processus de création, j’ai tendance à me "downer", pour essayer de gratter vraiment le fond des choses."
Que ce soit dans la peau du Brigadier qui "aime ça les pétates", Simon Perron et ses "libellules dans la tête", Rocky Bertrand le chanteur "countré" ou du curé Poirier, Groulx fond littéralement sous ses personnages touchants.
Le volet stand-up de son spectacle traite de sujets élémentaires tels que l’infidélité, l’hypocrisie et l’intolérance. "Je trouve ça intéressant de sortir le petit coté mesquin que tout le monde a, de faire réfléchir… Le numéro sur l’infidélité est celui que je préfère, j’adore voir la réaction des gens, qui se reconnaissent dans ce que j’avance", explique celui qui a remporté l’Olivier 2004 de la performance scénique de l’année.
Il ne fait pas dans l’autocensure, mais ne se mouille pas pour autant dans la vulgarité. "Mes gags sont crus, mais justifiés, pas gratuits. Je trouve qu’ils ont un certain sens. Je me suis toujours dit: si je suis prêt à assumer mon show et tout ce que j’y dis, il n’y a pas de problème, je fonce!", avance celui qui a été fortement marqué plus jeune par les sketchs de critique sociale des RBO.
Le parler franc, Groulx regarde toujours son interlocuteur dans les yeux, et respire une joie de vivre au sourire juvénile qui laisse croire qu’il n’y a jamais eu nuages au-dessus de sa tête. Il corrige: "J’ai un côté sombre, un côté triste, un peu dépressif. J’ai de la misère à comprendre bien des affaires dans la vie… Et sûrement que je ne les comprendrais jamais…"