L'Envie : Je t'aime, moi non plus
Scène

L’Envie : Je t’aime, moi non plus

L’Envie: une perfide incursion dans les eaux troubles de l’infidélité.

Membre fondatrice du Théâtre ni plus ni moins, Catherine-Anne Toupin défend ces jours-ci son premier texte de théâtre. De facture réaliste, L’Envie propose une savoureuse satire du rapport amoureux. Soumis à la tentation de l’infidélité, les membres de deux couples d’"amis" y adoptent des positions antagonistes, en viennent à des constats fort divergents. En se penchant sur le dilemme de la fidélité, la pièce réfléchit bien davantage sur la notion d’engagement, une vertu particulièrement prisée à notre époque.

Bien qu’on ait pu s’attendre à autant de maîtrise dramaturgique de la part d’une comédienne pour qui garder le spectateur sous tension constitue une règle d’or, la plume de Toupin, agile et affirmée, présente un rythme et un sens de la chute incontestables. Ses dialogues empreints de férocité ne pouvaient trouver meilleur guide que Frédéric Blanchette. Le quatuor d’acteurs qu’il dirige évolue rondement dans un feu roulant de scènes aussi courtes que percutantes. Alors que l’auteure se glisse à merveille dans un rôle qui semble écrit pour elle (!), le talentueux Steve Laplante octroie beaucoup de sensibilité à son personnage. Particulièrement vive, la nouvelle venue Catherine Proulx-Lemay impressionne à plusieurs moments. Plus leste que d’ordinaire, Guillaume Champoux donne de la nuance à l’homme malicieux qu’il endosse. Voilà un spectacle dont l’efficacité s’explique par un audacieux alliage de rire et d’introspection, une rupture franche et nécessaire avec le confort ambiant.

Jusqu’au 6 novembre
À la Salle Jean-Claude Germain du Théâtre d’Aujourd’hui
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