Luna Caballera : Le temps des chevaliers
C’est au tour de la compagnie Luna Caballera d’être à la TOHU. Celle-ci présente sa nouvelle création équestre: Ferghana.
Marie-Claude Bouillon fait figure de femme-orchestre de Luna Caballera. Cofondatrice de la compagnie, directrice artistique, historienne et costumière, elle incarnera également la cavalière du cheval céleste. "La pratique de l’équitation n’est pas comme la pratique d’un autre art, explique-t-elle d’entrée de jeu, voilà pourquoi notre vie semble souvent tourner autour des chevaux. Il faut composer avec un animal vivant, qui a un profil psychologique et physique. Il faut également savoir dominer ses propres appréhensions. On a un très gros travail à faire sur soi quand on veut créer un lien avec une bête aussi sensible et fragile."
Marie-Claude Bouillon ne cache pas la corrélation entre cette relation privilégiée et la récente création Ferghana. "On y suit un cavalier qui part à la recherche du cheval céleste. Il s’agit bien sûr d’un parcours initiatique où celui-ci aura à affronter ses peurs et devra faire des choix. Nous trouvions que le voyage était un beau prétexte pour les rencontres avec d’autres peuples cavaliers, par exemple. Alors le spectacle met davantage l’accent sur la quête que sur la rencontre avec le poulain."
SCIENCE DE LA NATURE
Inspirée des arts forains du 18e siècle, la nouvelle création propose une grande variété de prouesses techniques. On y verra entre autres du cerceau aérien, un fakir avaleur d’épées et de la voltige sur poignées d’équilibre fixées à un cheval. Mais la compagnie promet un aspect plus théâtral que ce que l’on retrouvait dans la reconstitution historique Cavalcade. "Le principal pour nous, c’est maintenant de raconter une histoire. On ne veut pas une suite de numéros et une histoire un peu étriquée. Avec Ferghana, on a voulu faire un conte sur les chevaux, avec des chevaux, et que le tout soit équilibré."
On note d’ailleurs un réel engouement pour les spectacles équestres dans le domaine du spectacle. Le récent succès de Cavalia en témoigne. "C’est même nouveau ici, alors que c’est un moyen d’expression beaucoup plus répandu en Europe", commente Bouillon, qui différencie toutefois le travail de Luna Caballera. "Nous sommes nous-mêmes les dresseurs des chevaux. Nous ne sommes donc pas partis d’une idée de spectacle à laquelle les chevaux doivent s’adapter. Au contraire, nous avons créé ce spectacle en fonction de nos chevaux, de leur parcours à eux et de leurs préférences."
L’historienne, qui nourrit une véritable fascination pour l’influence des chevaux dans l’histoire de l’humanité, n’est pas étonnée de l’enthousiasme des foules. "Je crois que la relation avec un cheval n’est pas quelque chose qui s’achète. Ce n’est pas une machine ou un jeu vidéo. C’est un rapport réel. On ne peut jamais faire semblant car si on ne communique pas correctement, l’animal va nous envoyer promener. Alors c’est peut-être un retour à une authenticité qui correspond à un besoin de retrouver les vraies valeurs, les relations avec la nature, par exemple…"
Du 26 au 31 octobre
À la TOHU
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