Everybody's Welles pour tous : Arrêts sur images
Scène

Everybody’s Welles pour tous : Arrêts sur images

Début de Everybody’s Welles pour tous: dans la pénombre, une silhouette, chapeau et trench à la Welles, nous lance en vrac des éléments de sa biographie. "J’imagine…" dit l’ombre, porte-parole des deux auteurs.

Patrice Dubois

, également comédien et metteur en scène, et Martin Labrecque, concepteur d’éclairages, imaginent, et nous avec eux. Dans cette présentation solidement documentée, les artistes déploient ingéniosité et esprit d’invention pour explorer le mythe Welles.

Sur une tribune, comportant lutrin et large tableau noir, un conférencier (Patrice Dubois) s’avance. Il présentera le fruit de ses recherches sur Welles; commence alors l’évocation des différentes étapes de sa vie, de son œuvre. En transparence, derrière lui, éléments de décor, ombres, silhouettes, réalisées grâce au concours du comédien Dany Michaud.

Les créateurs nous font voyager dans le temps, dans l’espace, mais surtout, nous font plonger dans l’œuvre de Welles, par le texte et par les images qui, de façon foisonnante, tourbillonnante, même, nous donnent un aperçu de son génie. Sans être exhaustif, le spectacle s’approche peu à peu de Welles, nous le dévoile par petites touches, laissant planer mystère et fascination autour de celui qui "détestait les biographes et les biographies".

L’avancée vers Welles s’opère de diverses façons, et toujours par des moyens simples: texte dense, scénographie efficace (Olivier Landreville), environnement sonore (Larsen Lupin) évocateur, images et jeux d’éclairage rappelant l’esthétique wellésienne: clair-obscur, ombres mouvantes ou agrandies, transparence, double.

Le jeu y contribue également. Patrice Dubois campe avec naturel un conférencier fort sympathique, à la fois passionné et un peu timide, dont on apprend peu à peu les secrets, et incarne aussi des personnages issus du passé. Le recours à ces personnages évite, la plupart du temps, que la pièce ne devienne didactique; deux passages, cependant, accumulent les informations au détriment de l’intérêt de la scène. Mais le plaisir de la découverte et les trouvailles visuelles compensent pour ces quelques lourdeurs.

Drôle, touchant, impressionnant, Everybody’s Welles pour tous constitue un hommage inspiré à un grand artiste, suscitant images fortes chez les auteurs, devenus à leur tour créateurs passionnés et brillants.

Jusqu’au 30 octobre à 20 h
Au Théâtre Périscope
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