L'Épopée de Gilgamesh : L'épopée du Petit Théâtre
Scène

L’Épopée de Gilgamesh : L’épopée du Petit Théâtre

L’Épopée de Gilgamesh est la plus vieille histoire connue de l’humanité. Une histoire que le Petit Théâtre de Sherbrooke a choisi de raconter par l’entremise du théâtre d’ombres.

Pour faire vivre le roi Gilgamesh, son ami Enkidou et tous les autres personnages de l’épopée, le Petit Théâtre a fait appel à trois jeunes manipulatrices-comédiennes: Anna Beaupré Moulounda, Ariane Bisson McLernon et Érika Tremblay.

Les jeunes femmes ont été touchées par le texte, qui raconte l’histoire d’un jeune roi arrogant dont les aventures coûteront la vie à son meilleur ami, Enkidou. Pour vaincre sa tristesse, le roi entreprendra une quête d’immortalité, mais surtout un apprentissage du doute, de l’amour, du désespoir et de la sagesse.

"C’est un beau choix de texte pour les enfants, souligne Anna Beaupré Moulounda. Mais ce qui m’émeut surtout dans le texte, c’est son origine. C’est une fierté de jouer un texte comme ça." Sa collègue Ariane Bisson McLernon renchérit: "À la fin de l’histoire, on réalise qu’il faut croire en l’humain plutôt qu’aux dieux."

Le travail des trois filles dans la pièce, c’est de faire vivre les jolies marionnettes de bois créées par Mélanie Charest et de faire bouger les innombrables silhouettes de papier conçues par Edgar Hudon, Marcelle Hudon et France Leduc.

"J’ai vraiment l’impression de travailler dans un ensemble avec cette production. Pour que la magie opère, il faut que tout soit en place. Il y a une espèce d’oubli de soi dans une telle production", mentionne Érika Tremblay.

Vrai qu’avec la narration de l’auteur Michel Garneau et la musique de Michel G. Côté, qui se trouvent tous deux sur scène, le spectacle forme un tout d’une beauté et d’une poésie rares.

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L’HISTOIRE D’UNE VIE

Michel Garneau est ravi de reprendre L’Épopée de Gilgamesh, quelques années après que la compagnie Entre chien et loup en a fait une première version.
L’Épopée de Gilgamesh fait partie de la vie de Michel Garneau depuis longtemps. L’histoire la plus vieille de l’humanité est entrée dans sa vie à la fin de l’adolescence. "J’étais fasciné par cette histoire, mais je ne savais pas pourquoi." Un jour, le lien s’est fait avec le décès de son propre frère, survenu alors que l’auteur avait 13 ans. Ses parents étaient tellement détruits par cette mort que le jeune Michel n’osait pas leur faire part de sa propre peine. Lorsqu’il est retourné au collège, l’enseignant a dit: "On fait une petite prière pour le frère de Michel…" Et puis, c’était tout.

"J’ai ressenti un état de désarroi et de colère face à cette désinvolture du jésuite. Je n’avais pas de place pour être en deuil. J’ai réprimé cette chose-là", raconte le poète. L’Épopée de Gilgamesh a donc fait partie de son processus de deuil. "Ce spectacle s’insère dans ma vie comme quelque chose de profond et d’essentiel. C’est quelque chose que j’ai besoin de faire", mentionne-t-il.

Une première version de L’Épopée de Gilgamesh a été montée dans les années 70 pour l’École nationale de théâtre, qui cherchait un spectacle à grande distribution. Lorsque, quelque 20 ans plus tard, Isabelle Cauchy a parlé de faire du théâtre d’ombres, Michel Garneau leur a dit: "J’ai l’histoire qu’il faut!"

Le texte a donc été élagué et adapté pour le public familial afin d’en faire un spectacle d’environ une heure. "Porter ce message aux enfants, leur parler de choses sérieuses, c’est important. J’y crois beaucoup."

Les 5 et 12 novembre à 19 h
Le 13 novembre à 14 h
Au Petit Théâtre de Sherbrooke
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