Patrick Groulx : Gâté pourri!
Patrick Groulx est un grand sensible. À peine l’a-t-on lancé sur quelques pistes de conversation qu’il s’enflamme de mille feux, contant anecdotes sur états d’âme. Loquace…
Mélissa Proulx
Photo : Charles Richer
Depuis notre dernière rencontre en juillet 2003, alors qu’il lançait son premier one-man-show, Patrick Groulx a fait du chemin. Avec près de 200 représentations de son spectacle, des milliers de téléspectateurs pour son émission Le Groulx Luxe, c’est n’importe quoi, le tout agrémenté d’une relation amoureuse médiatisée, le jeune humoriste originaire de l’Outaouais n’est plus inconnu de la population québécoise. Impulsif, Groulx s’est lancé au cours de la dernière année dans quelques projets absurdes qui se sont transformés en importants événements communautaires, tels que ces rassemblements de câlins, sans oublier cette marche de Montréal à Québec, qui a finalement servi à amasser des dons pour les enfants malades. Si l’expérience s’est avérée des plus exigeantes, elle changea la vie de l’animateur-humoriste: "C’était un geste très banal pour nous au départ et c’est devenu humanitaire. Dans Le Groulx Luxe, on fait bien des niaiseries, mais dans la vie en général, j’essaie de faire des choses qui sont rassembleuses, positives… exprime Groulx. Je pense qu’on a un besoin évident de rassemblement, d’entraide; on vit dans une société individualiste et je crois que les jeunes réagissent beaucoup à ça."
Après deux années de diffusion du Groulx Luxe sur les ondes de MusiquePlus, Radio-Canada a acheté, à sa grande surprise, l’émission, réduisant les 30 épisodes initiaux en 15 émissions des meilleurs moments. Les ondes télévisées ne manqueront certes par d’humoristes cette saison – si on pense à Mario Jean, à Louis-José Houde, à Dominic et Martin et autres -, mais Patrick Groulx se défend bien d’un envahissement de comiques. "Je pense qu’il n’y a jamais trop de quelque chose quand c’est bon. Peut-être y a-t-il trop de produits "butchés" et plates. C’est le cas en humour, mais dans tout aussi…"
Celui qui raflait le prix de la Performance scénique de l’année 2004 au dernier Gala des Oliviers, après avoir été la Révélation de l’année précédente, s’estime privilégié dans la carrière qu’il mène. "Je suis gâté par la vie, j’ai une relation superbe avec le public!" s’exclame-t-il. Rien de surprenant donc au fait que le guy next door reste à la fin de chacune de ses représentations pour parler à ses fans, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus âme qui vive.
Par contre, l’humoriste est tout de même prêt à mettre un frein à certains aspects de son métier. "J’ai décidé de ralentir un peu, d’être plus low profile. J’ai pas envie de faire chier le monde avec ma grosse face souriante jusqu’à ce qu’on s’écœure." Après sa relation amoureuse médiatisée avec Annie Brocoli, l’humoriste reste amer. "En général, je suis un gars hyper discret. Je suis quand même capable d’être généreux pour des entrevues, pour parler de la vie, mais pas de là à faire photographier mon condo ou de faire de la photo en studio, nu-pieds en mangeant une pomme, ça ne m’intéresse pas", tranche-t-il.
Le 12 novembre à 20 h
À la Salle Southam du CNA
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