![King Lear contre-attaque : Folle virée chez Shakespeare](https://voir.ca/voir-content/uploads/medias/2010/12/22708_1;1920x768.jpg)
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King Lear contre-attaque : Folle virée chez Shakespeare
Dans King Lear contre-attaque, reprise étoffée d’un spectacle créé en 2002 par les Productions préhistoriques, six personnages au faux nez jouent au grand jeu du théâtre.
Marie Laliberté
Un chat, un marmiton, un matelot, une princesse, un cow-boy, un homme de Cro-Magnon explorent – rien de moins – l’univers de Shakespeare, qu’ils trafiquent, réorganisent, avec un enthousiasme délirant. Se proposant de jouer King Lear, ils optent rapidement pour Othello dont ils donnent, à partir de quelques citations ou moments clefs, une version bouffonne, assaisonnée de références à d’autres pièces. Roméo et Juliette, Hamlet, La Tempête, Macbeth, Le Songe d’une nuit d’été et quelques autres y passent à la moulinette de l’imagination galopante de ces clowns farfelus.
Tout, chez eux, rappelle le jeu enfantin: compréhension du texte au premier degré, difficultés de prononciation ou confusion entre les mots, réactions sur-jouées, répétition de blagues qui les amusent particulièrement. S’y ajoutent des allusions diverses, notamment à l’art théâtral lui-même: scène à l’élisabéthaine (très beau décor de Jean-François Labbé), dévoilement de "secrets techniques", marionnettes, magie.
Derrière ces clowns, la fantaisie des comédiens (Alexia Bürger, Catherine Larochelle, Véronika Makdissi-Warren, Sophie Martin, Francis Martineau, Alexandre Morais) et du metteur en scène (Jacques Laroche), tous auteurs. Ils coupent, juxtaposent, commentent avec audace et humour, tirant de pièces connues des scènes étonnantes et rafraîchissantes, souvent très drôles -l’apparition de Lady Macbeth, pour n’en nommer qu’une – ou même, touchantes. En résulte un amalgame amusant, où grands sentiments côtoient absurde et candeur. L’idée à la base du spectacle, d’ailleurs, fait elle-même sourire: faire jouer des textes remuant de grands tourments par des êtres naïfs, inexpérimentés.
La pièce, dans son irrévérence, est pleine d’une affection, d’une admiration très libres pour Shakespeare, qui permet aux créateurs de s’amuser – et de nous amuser – avec une œuvre colossale. La folie, le plaisir du jeu et de l’invention sont les seuls maîtres à bord de ce drôle de bateau dans lequel nous embarque King Lear contre-attaque; réjouissons-nous.
Jusqu’au 27 novembre
Au Théâtre Périscope
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