Huit femmes : À couteaux tirés
Le TGP s’attaque à Huit Femmes de Robert Thomas pour sa première production de la saison. Si la pièce a récemment été adaptée au cinéma par François Ozon, la compagnie reste fidèle au texte original.
À quelques jours de la première, Luc Archambault, metteur en scène et enseignant en communication au Cégep de Trois-Rivières, se prête au jeu de l’entrevue. Pris dans le tourbillon des répétitions et de la vie "scolaire", il a réussi à dénicher un petit trou dans son horaire. Devant un café fumant, il raconte, l’œil pétillant, son histoire d’amour avec Huit Femmes, une pièce se déroulant dans les années 50.
"Je trouvais que c’était une pièce qui avait du souffle, de l’énergie", explique l’homme en se remémorant ce qui l’a d’abord séduit dans l’œuvre de Thomas. Il admet que le clin d’œil fait au côté sombre des femmes, à cette fâcheuse habitude qu’elles ont d’être méchantes entre elles, l’a allumé. Il était fasciné par la manière dont huit femmes, plongées dans une situation épineuse, zigzaguaient pour sauver leur peau. Et quelle situation! Peu de temps avant Noël, Marcel, le maître d’une maison bourgeoise isolée en pleine campagne, est trouvé poignardé dans son lit. Seules les huit femmes déjà présentes ont circulé à l’intérieur et à l’extérieur de la demeure lors de l’homicide. Ainsi, la meurtrière est nécessairement l’une d’elles. Comme la mauvaise température rend tout voyage impossible et que la ligne téléphonique a été sabotée, les suspectes doivent effectuer leur propre investigation. Une série de trahisons et de révélations débute alors.
Si certains ont salué son courage de s’entourer d’une équipe essentiellement féminine, Luc Archambault apprécie l’expérience. "Il n’y a pas de situation de panique; on est en situation de création. Les femmes entretiennent une relation transgénérationnelle, de la grand-mère à la toute jeune." Le metteur en scène parle même de famille: "Bien que leurs personnages se démolissent, les comédiennes s’entraident. Entre elles, il y a une belle chimie qui s’installe."
Le grand orchestrateur avoue ne pas avoir voulu marcher dans les mêmes sentiers que le cinéaste François Ozon, qui avait librement interprété quelques faits et qui avait donné à Huit Femmes une allure de théâtre chanté. Il a préféré demeurer fidèle au texte original. Il a cependant resserré les dialogues, la version intégrale de la pièce ayant une durée approximative de trois heures.
Les 25, 26 et 27 novembre et les 2, 3 et 4 décembre
À la Maison de la culture de Trois-Rivières
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