Running Wild : Liberté de mouvement
Scène

Running Wild : Liberté de mouvement

Running Wild, le tout dernier bébé, très attendu, de la compagnie Holy Body Tattoo, arrive à Québec. Noam Gagnon nous en parle.

Le public d’ici a découvert la compagnie vancouvéroise en 1997 lors de la tournée de Our Brief Eternity et il l’a tout de suite adoptée. Après ce spectacle au rythme implacable, Dana Gingras et Noam Gagnon séduisaient à nouveau avec Circa, à la gestuelle sensuelle et plus fluide, mais tout aussi déchaînée. Qu’en sera-t-il de Running Wild? En tout cas, le nouveau spectacle semble plaire où il passe, malgré l’abandon de la vidéo, qui faisait jusqu’alors partie intégrante des shows du Holy Body Tattoo.

Running Wild a été monté en marge de Monumental, un projet à la réalisation très complexe qui verra le jour au printemps prochain. À travers tous ces tracas logistiques, les deux chorégraphes éprouvaient le besoin de se recentrer dans un travail plus simple. "On voulait faire quelque chose de plus minimal, de plus épuré, qui se baserait sur le corps, raconte le chorégraphe d’origine québécoise Noam Gagnon. On voulait revenir à nos sources."

Le spectacle se compose en fait de cinq courtes œuvres, ce qui change déjà la façon d’aborder les sujets. Plus question de prendre tout son temps pour installer une atmosphère comme dans les longues œuvres du tandem. Avec des pièces de 10 à 20 minutes, les personnages se dévoilent très rapidement.

Autre nouveauté, les deux complices présenteront des œuvres individuelles. Après le décès de sa mère, Noam Gagnon s’est interrogé sur l’influence de nos proches et l’héritage qu’ils nous laissent. C’est ainsi qu’est né Gone (Remembering Where You Come from), un solo qu’il danse lui-même. "C’était une recherche pour aller voir où on commence et où on finit. C’est d’essayer de se souvenir de ce qui nous a été donné." Dana Gingras a elle aussi son propre solo, intitulé Crave (Dividing through Heart and Marrow), qui parle du désir insatiable.

La pièce Running Wild, en fin de spectacle, est le seul moment où Gagnon et Gingras dansent ensemble. "C’est une pièce basée sur l’abandon, décrit l’homme du groupe. Il y a une aisance dans le mouvement et dans la relation. Il y a même un humour qui s’appuie sur l’ironie de certains moments du quotidien. C’est comme un conte de fées, mais très noir. Les deux personnages recherchent ce parfait moment où on trouve l’harmonie dans un déséquilibre parfait."

Les deux autres pièces au programme seront dansées en duo par Blair Neufeld et Day Helesic. Si dans Via, ils évoluent en parallèle sans vraiment se rencontrer, ils sont en revanche loin de s’ignorer dans I Will Always Remember to Forget about You, où leur interaction alterne entre l’attraction et le rejet. "Les relations de pouvoir, de contrôle, vont dans les deux sens. La femme est aussi forte que l’homme. L’homme est aussi sensuel et émotif", précise le chorégraphe, en admettant que la dynamique peut faire penser à celle de Circa. Reste à voir si ce nouveau duo d’interprètes sera aussi électrisant que celui formé par Dana Gingras et Noam Gagnon…

Du 2 au 4 décembre
À la Salle Multi