Les Contes urbains : Entrer dans la légende
Scène

Les Contes urbains : Entrer dans la légende

Les Contes urbains célèbrent leur 10e anniversaire. Rencontre avec la comédienne Geneviève Néron, une conteuse-née.

Pour plusieurs, le temps des Fêtes correspond au retour tant attendu des fameux Contes urbains. Cette année, non seulement la tradition se poursuit, mais l’événement souligne de très belle façon sa première décennie d’existence. Tout en célébrant, pourquoi ne pas jeter un regard en arrière, procéder à un bilan du chemin parcouru? C’est du moins le parti pris qu’Yvan Bienvenue a adopté en concoctant l’exquise anthologie qui sera bientôt servie à La Licorne. Au sein du vaste répertoire des Contes urbains, le dramaturge et metteur en scène a retenu les 10 morceaux ayant le plus marqué ces années de "racontages".

Très populaire auprès des jeunes, elle incarne Manu sur les ondes de VRAK-TV; aussi brillante dans La Moitié gauche du frigo de Philippe Falardeau que dans La Société des loisirs de François Archambault (qui reprend d’ailleurs l’affiche de La Licorne dès le 11 janvier), la comédienne Geneviève Néron semble enchantée par la tournure que prend sa carrière depuis sa sortie du Collège Lionel-Groulx en 1999. L’année dernière, la pétillante jeune femme révélait ses remarquables qualités de conteuse en participant pour la première fois à une soirée des Contes urbains. La concrétisation d’un rêve qui a pris naissance il y a 10 ans, dans l’enceinte enfumée de La Licorne, alors qu’une étudiante de 20 ans découvrait un genre, et un événement qui allait devenir historique. "J’ai assisté à la toute première soirée des Contes urbains à l’époque où j’étudiais en théâtre, se remémore Néron. J’avais tripé sur les contes, les conteurs, l’esprit et le lieu. Pour moi, ça formait un tout. C’était très spécial, une longue soirée de style cabaret qui commençait tard le soir, vers 10 ou 11 heures, où on pouvait boire et fumer. Ça sortait un peu des normes, ce que je trouvais très intéressant. Au cours des années qui ont suivi, j’y suis retournée le plus souvent possible."

ÉDITION SPÉCIALE

S’il est vrai qu’elle était enchantée de faire partie des quatre comédiens choisis l’année dernière pour défendre les contes d’Yvan Bienvenue, Geneviève Néron est tout simplement folle de joie à l’idée d’appartenir à l’imposante distribution de ce 10e anniversaire. "J’avais déjà très hâte de voir le spectacle, explique-t-elle. Quand Yvan m’a demandé de refaire l’un de mes deux contes de l’année dernière en me disant qu’il avait choisi les coups de cœur de toutes les années, j’ai été vraiment impressionnée." À cette soirée unique participeront aussi Stéphane Jacques, Harry Standjofski, Marie-France Marcotte, Christian Bégin, Joël Marin, Steve Laplante, France Arbour, Paul Lefebvre, Didier Lucien et, en alternance, Caroline Lavoie, Vincent Giroux, Martin Laroche et Yvan Bienvenue.

Particulièrement flattée de partager la scène avec tous ces acteurs, la jeune comédienne garde un souvenir impérissable du jour où elle entendit France Arbour dire Cocaline pour la première fois. "En l’écoutant, je suis devenue tout croche, se remémore-t-elle. J’ai rarement assisté à quelque chose d’aussi touchant. Avec son âge, son expérience et son talent, elle prend toute la salle. Je n’en reviens pas de conter avec elle." Chacun des membres de cette impressionnante brochette redonnera vie à un conte, certains aussi mémorables que Les Foufs ou Joyeux Noël, Julie. Sans rompre avec le ton angoissant qui a fait la réputation de ces soirées, cette nouvelle édition devrait juxtaposer des univers plutôt contrastés puisqu’aux textes de Bienvenue se sont joints ceux de François Archambault, Jean-Marc Dalpé et François Létourneau.

D’une popularité sans cesse grandissante, le conte offre, à l’acteur comme au spectateur, une expérience résolument unique. "Le conte est complètement différent du théâtre, lance Néron, presque autant que le théâtre l’est de l’improvisation. Comme acteur, tu n’as plus aucun repère. Tu peux être un comédien très solide au théâtre et incapable de faire du conte. C’est un genre à part où tu n’as pas de partenaires. Il faut prendre appui sur le public, s’amuser avec lui, être capable de lâcher un peu son texte tout en le gardant toujours très proche. Ce qui est merveilleux, c’est que le public des contes est hyper-généreux. Je suis très heureuse de voir que l’intérêt pour le conte en général ne cesse d’augmenter."

Si cette précieuse communication entre un conteur et un public vous intrigue, l’occasion est plus belle que jamais. Ne la ratez pas!

Du 7 au 18 décembre
Au Théâtre La Licorne

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