L’Énam : Des gens d’exception
L’Énam prépare sa grande fête annuelle en l’honneur de ceux qui ont peut-être moins d’occasions de célébrer que la moyenne des gens. Beau prétexte pour connaître un peu mieux cet organisme hors de l’ordinaire.
D’abord, l’Énam, c’est l’École nationale des arts par la marionnette, dont on a parlé à quelques reprises au cours de l’été puisqu’elle participait à nombre d’événements, du Festival des rythmes du monde à la Flashe Fête. C’est une école peu ordinaire vouée à la réinsertion sociale de gens qui ont, pour toutes sortes de raisons, été mis en marge de la société. Trop souvent ils font peur, simplement parce qu’ils ont l’air différents.
La différence, c’est un peu la marque de commerce de l’Énam, qui semble ne faire rien comme personne. "On travaille en santé avant tout, explique Richard Bouchard, directeur général de l’Énam. On utilise l’art comme un outil de développement personnel. La marionnette nous permet de travailler sur plusieurs fronts à la fois. Nous avons donc une approche globale de la thérapie." Les gens qui fréquentent l’Énam participent autant à l’écriture des spectacles qu’à la création des marionnettes utilisées ou au montage du décor. Évidemment, ils jouent dans le spectacle.
"Quand on travaille en groupe, on apprend à se respecter autant qu’à respecter les autres", note le marionnettiste. "En plus, c’est très stimulant et valorisant de fréquenter régulièrement un lieu comme le Centre des arts et de la culture", ajoute Réjean Arseneault, directeur des communications à l’Énam. "En arrivant ici, les gens sont placés dans un contexte de valorisation, de créativité. Ils trouvent la beauté qu’ils n’ont pas nécessairement ailleurs dans leur vie", renchérit Julie Tremblay, arrivée au sein de l’Énam depuis peu.
Souvent, ce seul changement de contexte permet de sortir ces personnes d’un engrenage dans lequel elles sont embarquées bien malgré elles. Il arrive même qu’elles puissent réduire leur médication. "Nous ne sommes ni médecins, ni psychologues, nous travaillons en complémentarité avec ces spécialistes, précise Richard Bouchard. Nous nous tenons entre l’hôpital et l’autonomie. Notre but, c’est tout simplement que la personne vive mieux."
La rencontre avec ces trois enthousiastes fut riche et animée. Si on vante les résultats plus que satisfaisants, on déplore aussi le manque de financement récurrent. "Il n’y a malheureusement pas de ministère de l’Approche globale", se désole Richard Bouchard…
La rencontre s’achève avec une description foisonnante de la grande fête qui aura lieu le 15 décembre, à 17 h pour ceux qui veulent souper, à 19 h pour ceux qui préfèrent arriver seulement pour la soirée. "Ce sera une soirée pour la paix. On parlera de pauvreté, mais la pauvreté, ce n’est pas seulement le manque de sous. On aura une pensée pour ceux qui vivent avec les erreurs humaines de leur monde. Ce sera une belle soirée pour s’humaniser", mentionnent en rafale les trois passionnés. Au programme: des sketchs, des tirages, des visites surprises, de la danse et une bonne humeur, attention, extrêmement contagieuse. Et pour ceux qui auraient manqué le dernier spectacle de l’Énam, Il était une fois…l’histoire de la musique, il sera représenté dans le courant de l’hiver, soyez à l’affût.
Le mercredi 15 décembre
À l’Hôtel Chicoutimi
Pour info: 698-3150