Réal Béland : Cousiner avec Réal!

La dernière année a été plus que productive pour l’humoriste Réal Béland, qui présente son premier one-man show Réal Béland, le spectacle depuis l’automne 2002. L’été dernier, le comique s’envolait vers l’Hexagone avec son complice de toujours, Stéphane Lefebvre, pour tourner une version adaptée de l’émission qu’il avait conçue à TQS, Le Programme du vrai monde. De cette initiative est né le DVD Les Cousins du vrai monde, qui relate tous les coups pendables qu’ils ont tendus aux cousins français: se faire passer pour des frères siamois afin d’entrer gratuitement au Louvre, réinventer le gag de la tarte à la crème dans une agence de voyages ou tenter de vendre un spectacle inuit à une productrice de Paris par une démonstration plus que risible. "Je trouve ça le fun, les Français!" lance un Béland enjoué au bout du fil. "Je les trouve plus réservés que nous, le protocole est très important là-bas. Ils sont un peu plus naïfs aussi ou du moins, ils n’osent contrarier personne", note-t-il. Les meilleurs moments de leur périple seront réunis dans un spécial d’une heure pour la télé, alors que les deux acolytes viennent tout juste de signer une entente avec Radio-Canada pour donner suite à cette aventure avec 13 émissions de Au-delà du Réal.

Il n’y a pas à dire, Réal Béland est dans son élément lorsqu’il s’agit de jouer des tours et de provoquer ce malaise qui s’installe chez le spectateur lorsqu’il ne sait comment réagir à un de ses délires. "Ça me ressemble beaucoup, l’improvisation, la création de concepts… Je n’ai pas l’impression de travailler!" renchérit l’humoriste, qui avait notamment travaillé pour l’émission Suprise sur prise en tant qu’auteur, concepteur et comédien.

En plus du DVD, Béland lançait du même coup l’album de son personnage qui "retourne l’appel", Monsieur Latreille, unplugged. Onze conversations téléphoniques captées lors de ses shows au Québec se trouvent sur ce disque. "Le fait qu’il soit live m’enchantait beaucoup, le fait qu’on entende les rires de la salle. Ça me rappelait quand j’étais petit et que j’écoutais les disques de mon père…" raconte celui qui a grandi dans les coulisses des spectacles de son père Ti-Gus.

Ce touche-à-tout, ayant fait son école de théâtre, ne se considère guère comme un humoriste, mais plutôt comme un "comédien comique": "Ça prend beaucoup de temps vendre des DVD, des albums, des tickets de show. Or, je ne suis pas un vendeur… J’aime ça écrire pis créer des affaires."

D’une extrême timidité avouée, Réal Béland ajoute: "C’est très demandant pour moi de monter sur scène ou de faire des entrevues télé. À chaque show, il faut que je me dise: "Bon, Réal, oublie pas que c’est ton spectacle, que tu es seul sur la scène. Il faut que tu prennes la parole puis que tu prennes la place." (rires) C’est vrai, je me dis vraiment ça! Être devant les gens, ça me demande de l’agressivité parce que c’est vraiment contre ma nature. Et je me dis tout le temps: "Faut pas que j’oublie d’être sympathique parce que mon métier c’est d’être un comique!""

Celui qui décrit son humour comme un "buffet chinois" pense promener son spectacle encore un an, puisqu’il partage aussi son temps avec la radio (CKOI), qui lui sert de "laboratoire". "J’ai l’impression que les gens attendent de moi que je sois "champ gauche". Pour moi, l’humour, faut que ce soit bien expliqué puis bien compris. Un coup que ça c’est fait, là, on peut niaiser. Si on ne comprend pas ce que je fais, là, je suis malheureux", remarque l’humoriste absurde qui aime se mettre dans des situations à risque dans son métier. "Quand je n’ai pas d’idée pour aller faire un numéro dans un gala ou une apparition quelconque, j’aime mieux ne pas y aller que faire quelque chose d’ordinaire", conclut-il.

Le 15 décembre à 20 h
À la Salle Odyssée de la Maison de la culture

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