Rentrée d'hiver pièces étrangères : L'invasion britannique
Scène

Rentrée d’hiver pièces étrangères : L’invasion britannique

Les pièces étrangères de l’hiver font entendre de nouvelles voix.

Parmi les pièces étrangères présentées au cours de la saison hivernale, plusieurs le seront pour la première fois au Québec. Signées pour la plupart par des auteurs contemporains, ces œuvres proviennent très majoritairement d’Angleterre et d’Allemagne.

FOISON BRITANNIQUE

La dramaturgie britannique contemporaine sera bien représentée dans les mois qui viennent. En février, l’Usine C crée l’événement en accueillant l’intégralité des Pièces de guerre d’Edward Bond. En avril, à l’Espace Go, Martine Beaulne se mesure à Top Girls de Caryl Churchill, une œuvre qui remet en question avec finesse les identités sociales de la femme. En mai, au Quat’Sous, la chorégraphe Estelle Clareton signe sa première mise en scène avec Comme en Alaska, une pièce d’Harold Pinter dans laquelle une femme émerge d’un long sommeil. Parmi la distribution, le chorégraphe et danseur Dave St-Pierre, aussi impliqué auprès de Claude Poissant dans la création du Traitement de Martin Crimp, un texte brûlant d’actualité que le Théâtre PàP dévoilera dans le cadre du FTA. En février, Denise Guilbault propose sa relecture de La Tempête sur les planches du TNM. Seul représentant du répertoire classique, ce Shakespeare (traduit par Normand Chaurette) ne risque pas d’être livré de manière traditionnelle puisque les concepteurs multimédias Michel Lemieux et Victor Pilon y insuffleront leur magie.

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D’ALLEMAGNE

Début février, à l’Usine C, Paul Savoie reprend La Promenade, une nouvelle de l’écrivain suisse allemand Robert Walser portée à la scène par Jean-Marie Papietro. Fin février, au Quat’Sous, le Français Stanislas Nordey dirige Forces, une courte pièce d’Auguste Stramm (1874-1915) qu’on dit d’une surprenante modernité. En avril, au Prospero, Cristian Popescu fera découvrir le texte qui a consacré le jeune Marius von Mayenburg: Visage de feu. Présentée à ce jour dans plus de 30 pays, l’œuvre explore avec une terrible acuité le sentiment de révolte chez deux adolescents.

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JEUNE IRLANDE

La dramaturgie irlandaise contemporaine ne semble pas près de déserter nos théâtres. En février, Duceppe présente Billy l’éclopé, une pièce de Martin McDonagh (La Reine de beauté de Leenane) où un jeune insulaire handicapé (Carl Poliquin) trouve un sens inattendu à sa banale existence. En mars, à La Licorne, le comédien Maxime Denommée signe sa première mise en scène avec Tête première, la plus récente création de Mark O’Rowe (Howie le Rookie).

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CLASSIQUES

Il semble que les classiques aient toujours la cote. En mars, le Théâtre Denise-Pelletier présente L’Aigle à deux têtes de Cocteau. Marie-Thérèse Fortin dirige Sylvie Drapeau et Hugues Frenette dans cette histoire d’amour impossible. En février, à la Salle Fred-Barry, Stéphane Saint-Jean offre une transposition moderne du chef-d’œuvre de Lorca, Noces de sang. En avril, la Maison Jaune et le Groupe BuildinG y revisitent La Cantatrice chauve et La Leçon d’Ionesco. Fin janvier, Cristina Iovita y orchestre La Parlerie des mercenaires, d’après les écrits de Platon et Ruzante (un soldat italien du 16e siècle). En mars, au Prospero, la directrice du Théâtre de l’utopie récidive en s’attaquant à la toute première pièce de Tchekhov, Ce fou de Platonov. Tchekhov sera à l’honneur aussi au TNM, fin mai, alors qu’on y reprendra Les Trois Sœurs, dans cette mise en scène de Wajdi Mouawad qui avait connu tant de succès en 2002.

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DE PASSAGE

En février, dans le cadre du Festival Montréal en lumière, l’Usine C propose Alladeen, une création multimédia de la Builders Association de New York à propos du clonage. Tout de suite après, les Italiens de la compagnie Motus défendent Twin Rooms, un spectacle qui traite de voyeurisme. On connaîtra le 18 janvier les grandes lignes de la programmation du 11e Festival de Théâtre des Amériques. La manifestation biennale tant attendue se tiendra du 25 mai au 8 juin prochains.

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À SURVEILLER

Pièces de guerre

Né en 1934, le dramaturge britannique Edward Bond édifie depuis les années 60 une œuvre radicalement provocatrice. Tragiques et engagées, ses pièces constituent d’implacables réquisitoires contre l’autorité et la corruption. Créée à Londres en 1985, la trilogie des Pièces de guerre (Rouge, noir et ignorant, La Furie des nantis et Grande Paix) expose un monde ravagé par une explosion nucléaire. Ici plus que jamais, l’écriture de Bond s’aventure dans les zones les plus sombres de la nature humaine. Du 18 au 30 janvier, l’Usine C reçoit l’intégralité des Pièces de guerre, un cycle d’une durée totale de 5 h 45. Fruit de trois ans de travail entre 11 comédiens québécois et suisses, le spectacle mis en scène par Armand Deladoëy est une production du Crochet à nuages et du Théâtre Vidy-Lausanne. Pour plus d’information: www.usine-c.com ou (514) 521-4493. (Christian Saint-Pierre)