Le Comte de Monte-Cristo : Actions à la baisse
Scène

Le Comte de Monte-Cristo : Actions à la baisse

Le Comte de Monte-Cristo offre une seconde partie moins enlevante que la première.

En novembre 2003, Robert Bellefeuille dirigeait Edmond Dantès, la première partie des aventures du Comte de Monte-Cristo. Fort efficace, sa mise en scène aux accents maritimes en avait ravi plus d’un. On avait également salué, à juste titre, la tâche herculéenne qu’avait brillamment accomplie Elizabeth Bourget en transposant au théâtre une œuvre littéraire aussi foisonnante. Avouons d’emblée que la seconde partie, plus touffue et sinueuse encore, exigeait un travail supplémentaire, un défi qui n’est relevé que de manière partielle par le spectacle qui tient actuellement l’affiche du Théâtre Denise-Pelletier.

Outre de rares moments où une franche dérision surgit presque miraculeusement dans le jeu des acteurs, la mise en scène de Bellefeuille demeure incompréhensiblement sage. Habile, l’adaptation de Bourget aurait tout de même avantage à subir quelques élagages additionnels. Loin d’améliorer la situation, François-Xavier Dufour campe un Monte-Cristo de peu d’ampleur. Il manque à sa composition une détermination qui imposerait la gravité du personnage et celle de sa quête. Paraissant prisonniers de l’espace dans lequel ils évoluent, plusieurs membres de la distribution offrent une interprétation statique et souvent terne. Parmi les comédiens qui s’en tirent mieux, Geoffrey Gaquere fait vieillir avec virtuosité son savoureux Danglars, Pierre Étienne Rouillard incarne un Morcerf tourmenté à souhait, Alexandre Fortin s’acquitte admirablement de son double emploi et Isabelle Guérard assure une empoisonneuse hors pair.

Imposant, le décor de Patricia Ruel reproduit de très belle façon les loges d’une somptueuse salle d’opéra: trois étages de colonnes dorées entre lesquelles pendent les rideaux rouges de circonstance. Les multiples alcôves ainsi aménagées suggèrent habilement les différents lieux nécessaires à l’action. Pourtant, et ce, malgré les éclairages judicieux de Nicolas Descôteaux, les superbes costumes de Sarah Balleux et les musiques entraînantes de Louise Beaudoin, le spectacle finit par lasser. Force est d’admettre que la deuxième partie du Comte de Monte-Cristo offre à son héros une bien maigre vengeance.

Jusqu’au 5 février
Au Théâtre Denise-Pelletier

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