C’est alors que nous attendions, dans la petite cuisine adjacente aux studios de répétition de Circuit Est, l’arrivée des deux interprètes féminines du projet que Nicole Blouin – l’indispensable responsable des communications chez Danse-Cité – m’a annoncé la triste nouvelle de la fin prochaine de son contrat de deux ans issu d’un programme gouvernemental. Une lourde perte pour ce modeste organisme qui n’a malheureusement pas les fonds nécessaires pour réengager cette femme dont la fervente implication a visiblement contribué à redonner un souffle de jeunesse, ainsi qu’une image et une vision artistique claires, à Danse-Cité au cours de ces deux dernières années.
Avec une pointe d’émotion dans la voix, nous avons donc amorcé l’entretien à propos de Social studies / sciences sociales. Une création en quatre parties à laquelle participent les interprètes vancouvérois Susan Elliott, Ziyian Kwan et John Ottmann, tous trois jumelés à des chorégraphes québécois. C’est ainsi que Paul-André Fortier fut appelé à créer un solo pour John Ottmann, que Dominique Porte a fait de même pour Susan Elliott et que, dans une même optique, David Pressault et Ziyian Kwan se sont retrouvés à travailler en partenariat. La quatrième partie, se présentant sous la forme d’un trio impliquant tous les interprètes, a pour sa part été dirigée par Benoît Lachambre.
"Ce jumelage entre interprètes de l’Ouest et chorégraphes de l’Est a été motivé et orienté, dans l’ensemble, par des atomes crochus déjà présents entre nous, explique la danseuse Ziyian Kwan. Par exemple, Paul-André et John voulaient déjà travailler ensemble, bien avant cette collaboration, mais l’occasion ne se présentait pas. Je crois que l’expérience a été concluante, car John travaille déjà sur une prochaine création de Fortier. Pour ma part, ça fait déjà cinq ans que je collabore avec David Pressault. Le projet Social studies s’inscrit donc en continuité de cela."
Le grand avantage d’un tel échange, selon les interprètes, c’est qu’il permet de créer une synergie, un rayonnement qui s’étend au-delà de la simple création d’un spectacle. "Nous pouvons facilement voir que ça peut être profitable dans les deux sens, tant pour les chorégraphes du Québec que pour nous, ajoute à ce sujet Susan Elliott. Nous avons pu le constater lorsque Benoît Lachambre est venu donner un atelier à Vancouver… Pendant les deux semaines où il était là, c’était plein à craquer. Le même genre d’attrait peut se produire pour nous, ici. En ce sens que la période de création et de représentation nous permet de rencontrer, par exemple, un lot de collaborateurs potentiels."
Toujours selon Susan Elliott, ce genre d’échange Est-Ouest ne pourrait pas être rendu possible sans qu’un pont solide ne soit créé au préalable. "Ce pont, poursuit-elle, c’est Danse-Cité qui l’a permis et maintenu. L’encadrement qu’offre cet organisme est, à tous les niveaux, utile et très rassurant. Rares sont les producteurs et/ou diffuseurs qui offrent un tel support. Il semble clair à nos yeux que Danse-Cité se sert lui-même en servant d’abord les artistes du milieu de la danse."
Les collaborateurs musicaux pour ce projet sont Laurent Maslé, qui a créé la trame sonore pour Dominique Porte et pour Benoît Lachambre; Alain Thibault, qui l’a réalisée pour Paul-André Fortier; et Erwin Vann, pour David Pressault. L’éclairage des quatre parties est assuré par le Vancouvérois James Proudfoot. Il est à noter que le projet connaîtra une suite fort motivante pour toute l’équipe, car il sera présenté au Vancouver International Dance Festival, en mars prochain.
Du 26 au 29 janvier et du 2 au 5 février
Au Studio de l’Agora
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