Fred Pellerin : Le monde à l’envers
Fred Pellerin respecte rarement les conventions. Fantaisiste, il a présenté son nouveau spectacle, Comme une odeur de muscles, en France puis au Lion d’Or de Montréal avant de s’attaquer au reste du Québec.
Karine Gélinas
Un léger crachin tombe sur la ville. Malgré le temps maussade, Fred Pellerin débarque au café avec son traditionnel air espiègle. Après quelques blagues, il s’assoit, prêt à discuter de tout et de rien.
En fait, tout va pour le mieux pour le jeune conteur de Saint-Élie-de-Caxton, qui a littéralement conquis le public montréalais avec Comme une odeur de muscles. Même la supplémentaire affichait complet et de nouvelles dates de spectacle s’ajoutent à son calendrier. Fred, touché par une telle réponse, explique tant bien que mal le phénomène: "Mes chroniques à l’émission de Marie-France Bazzo m’ont beaucoup aidé. J’ai aussi longtemps conté dans les Maisons de la culture…"
Les nombreux applaudissements le rassurent aussi quant à la pertinence de son nouveau show. Après le succès du spectacle Il faut prendre le taureau par les contes, l’artiste à l’imagination débordante craignait de succomber au vertige de l’inconnu et de reprendre certaines de ses vieilles histoires. "Là, ça va. J’ai cinq bons contes et trois ou quatre tounes." Le sujet? Ésimésac Gélinas, l’homme fort de Saint-Élie-de-Caxton, qui n’a pourtant jamais vraiment fait la preuve de son don aux yeux de tous. "Il ne forçait pas bien, bien, rigole Fred. Il faisait des gestes de force passive. Par exemple, quand le chien a fait une crotte sur le parvis de l’église, tout le village a voulu bouger l’église. Ésimésac, lui, a tassé la crotte!" Ainsi, le conteur brode pendant plus d’une heure et demie autour de ce qu’est un véritable tour de force.
Anecdote amusante: l’idée de prendre d’assaut la Salle J.A.-Thompson, la plus importante salle de spectacle de Trois-Rivières, tout à côté de son patelin natal, a donné, pendant une courte période, quelques bouffées de chaleur à Fred Pellerin. Celui-ci redoutait de se produire devant une salle vide. Mais juste avant, le sympathique personnage est allé jeter un oil sur le Web, question de se rassurer. Il feignait de s’acheter des billets afin de voir quelles places on allait lui suggérer! Mais le conteur n’a plus besoin de s’inquiéter, n’est-ce pas?
Le 4 février à 20 h
À l’Auditorium Dufour
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