Scène

L’Académie sous tension, Sous le signe de l’espoir, 5 à 7 : Notes théâtre

L’ACADÉMIE SOUS TENSION

La onzième édition du Gala des Masques soulignait l’état d’alerte dimanche, soit la veille de la rencontre de l’Union des Artistes et des Théâtres associés inc. (TAI). Rappelons que le 23 janvier dernier, les membres interprètes de l’UDA ont voté une suspension temporaire de signature de contrats, perturbant la programmation prochaine et le processus de promotion de nombreux théâtres reposant sur des têtes d’affiche. Les revendications de l’UDA sont simples: une rémunération adéquate pour les répétitions. Le cachet minimum d’un acteur se résume à 80,98 $ par représentation dans le pire des cas, ceci incluant 110 heures de répétitions. En comptant une moyenne de 20 représentations, le taux horaire s’avère ridiculement bas.

L’ennui, c’est que certains membres des TAI, comme le Théâtre d’Aujourd’hui ou encore le Quat’Sous, ne possèdent pas les enveloppes budgétaires pour remédier à la situation. Comme l’affirme la porte-parole Marie-Thérèse Fortin, qui porte d’ailleurs les deux chapeaux, la situation n’est pas si simple. Certaines compagnies théâtrales sont déjà étranglées par le manque flagrant de subsides publics et la difficulté d’obtenir des commandites. Pénible également de hausser le coût des billets sans nuire à l’accessibilité du public. Bref, un problème de fond qui mérite qu’on s’y attarde.

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SOUS LE SIGNE DE L’ESPOIR

Si le théâtre demeure le lieu d’une prise de parole, la soirée signée Claude Poissant s’est révélée pour une fois un excellent baromètre social. La flamme du Grand Cirque Ordinaire s’est savamment jumelée aux revendications actuelles des artistes et l’appel de détresse du Quat’Sous fut particulièrement éloquent. Seul le nouveau directeur du Trident, Gil Champagne, aura éclipsé les lauréats lors d’une diatribe en faveur des TAI, un geste maladroit de la part d’un producteur déjà controversé.

Malgré tout, le cœur restait à la fête. Contre toute attente, Anne-Marie Olivier a joyeusement remporté le Masque du public avec Gros et Détails alors que Benoît Vermeulen est reparti avec celui de la mise en scène pour Romance et Karaoké. C’est d’ailleurs Francis Monty qui a remporté le prix et la bourse du texte original pour cette même production jeune public. Le théâtre I.N.K. a remporté le Masque de la révélation pour sa première production Les Apatrides alors que les frères Frédéric et Patrice Dubois ont remporté respectivement les Masques des productions Québec (Ha-ha) et Montréal (Everybody’s Welles pour tous). Dans les rôles de soutien, c’est Albert Millaire (Oreste: the reality show) et Louison Danis (Avec Norm) qui sont montés sur scène alors que Marc Béland (L’Asile de la pureté) et Muriel Dutil (Grace et Gloria) sont repartis avec le trophée de la meilleure interprétation.

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5 À 7

Le Théâtre d’Aujourd’hui présente ce lundi 7 février à 17 heures le premier d’une série de portraits de la dramaturgie québécoise. Conférences, lectures et vidéos sont au programme. L’entrée est libre mais la réservation obligatoire. 282-3900.