Danses circassiennes : Cirque ambulant
Scène

Danses circassiennes : Cirque ambulant

Les Danses circassiennes de PPS danse nous sont présentées dans le cadre de Montréal en lumière. Le cirque vu autrement…

C’est à la volée, entre deux rendez-vous, parmi le lot d’occupations qui lui prend tout son temps, que Pierre-Paul Savoie, fondateur et directeur artistique de PPS danse, nous a fait l’honneur d’une entrevue au sujet d’une de ses dernières créations. Je dis une de ses dernières créations, parce qu’il travaille en parallèle sur deux autres projets artistiques: un spectacle pour une compagnie de cirque suisse et le projet d’improvisation d’Andrew Harwood (présenté à la SAT jusqu’au 13 février). Soudain, je m’inquiète pour sa santé. Il me lance d’un ton rassurant: "Ça va, j’ai un bon système nerveux central!"

Que signifie le néologisme "circassiennes" dans le titre? "Ça me faisait penser aux compositeurs de musique qui font des suites de danse… des polonaises, par exemple. J’aimais bien cet adjectif qui, même s’il ne figure pas dans le dictionnaire, est couramment utilisé dans le milieu du cirque. Alors je l’ai appliqué à la danse. Ça colle d’ailleurs très bien au propos de la pièce qui est, en fait, le cirque vu autrement. Je dis ça parce que les plus surpris seront sûrement les gens du cirque qui viendront voir le spectacle. J’ai volontairement enlevé la dimension strictement spectaculaire propre au cirque pour explorer davantage le senti, à l’intérieur d’un univers plus intimiste. J’ai aussi misé sur l’aspect dramatique plus que sur l’aspect ludique."

Les six interprètes Marie-Andrée Robitaille, Claudel Doucet, Geneviève Bessette, Xavier Lamoureux, Sébastien Domogalla et Mirko Trierenberg, tous issus de l’École nationale de cirque de Montréal, ainsi que deux artistes invités, Mark Pieklo et Laura Smith – provenant de la compagnie Cirque Plume, de France -, ont monté les Danses circassiennes en 140 heures de répétitions (travail de recherche compris). Ce qui est bien peu, selon l’avis de Pierre-Paul Savoie. "C’est pourquoi j’ai divisé ce projet en deux phases, explique-t-il. Dans cette première phase, je me suis concentré uniquement sur la dimension gestuelle. Dans la prochaine phase, j’ajouterai un travail de projection d’images et de composition musicale adapté au spectacle. Ça me laissera aussi le temps de ramasser les fonds nécessaires pour le faire… car pour l’instant, la priorité, c’était de payer convenablement les interprètes."

Le chorégraphe s’est donc concentré, pour cette première version, sur ce processus de déconstruction de l’attitude corporelle et mentale propre au cirque, en amenant les artistes à travailler sans leurs appareils. "Une fois que je les ai sentis plus à l’aise dans la danse, j’ai ressorti les appareils afin qu’ils les explorent, cette fois-ci, de manière différente. Avec cette nouvelle façon de bouger qu’ils venaient d’apprivoiser."

Certains peuvent être étonnés de voir Pierre-Paul Savoie "triper" autant sur le cirque. "C’est, au contraire, une inclination tout à fait naturelle, car bien avant d’entreprendre des études en danse, j’étais d’abord passé par l’École nationale de cirque qui ne s’appelait, évidemment, pas encore comme ça à l’époque… c’est-à-dire au début des années 80." Il s’agit donc d’une passion qu’il entretient depuis longtemps.

Il est à noter que la pièce, composée de 15 fragments (solos, duos et groupes), sera accompagnée d’une scénographie construite à partir de 38 panneaux décorés, à l’aide de matériaux recyclés, autant par des enfants que par des adultes, tous amateurs d’arts visuels. Une œuvre collective amorcée par le chorégraphe lui-même et son scénographe Jocelyn Proulx. Un univers de jeu, de chant et de danse qui peut donc plaire aux petits comme aux grands.

Du 16 au 19 et du 23 au 26 février
À l’Agora de la danse

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