Le Dindon : Infidèle
Scène

Le Dindon : Infidèle

Avec Le Dindon de Feydeau, Patrick Lacombe du TGP se libère enfin du genre dramatique. Entretien.

Après avoir trempé des années dans des rôles complexes et chargés émotionnellement, Patrick Lacombe désirait s’amuser un peu. Voilà pourquoi il a eu envie de monter un texte de Georges Feydeau, auteur français du XIXe siècle passé maître dans l’art du quiproquo.

Parmi les différentes pièces de l’écrivain, son choix s’est arrêté sur Le Dindon. Le propos de l’œuvre, qui repose sur un sujet toujours d’actualité, les relations hommes-femmes, est à la fois simple et drôle. "Rien ne parasite le texte. On retrouve le comique autant dans le texte que dans les situations. Et les personnages sont savoureux, raconte le metteur en scène. Feydeau écrivait sur des gens qu’il détestait, il n’aimait pas beaucoup ses personnages!" Patrick Lacombe signale d’ailleurs que l’auteur était misogyne.

Aucune modification n’a été apportée au texte original. Le Trifluvien voulait conserver les dialogues tels qu’ils avaient été écrits. "L’humain n’a pas changé au fil du temps. Ses habitudes et sa langue se sont peut-être transformées, mais sa façon d’être n’a pas changé!"

Construite à la manière d’un vidéoclip, la pièce demande aux 15 comédiens du TGP d’être constamment en action. Et une fois que la machine infernale est partie, il s’avère impossible de l’arrêter. Même les changements de décor se font devant les spectateurs afin de ne pas briser le rythme du jeu.

Content du casting et des répétitions, Lacombe soutient que Le Dindon est le spectacle pour lequel il éprouve le plus de fierté jusqu’à maintenant. "Tout est rythmé à la seconde!" Du coup, il pense à une scène particulièrement intense où l’un des personnages reçoit près d’une vingtaine de gifles en seulement quelques minutes. "C’est un show qu’on pourrait regarder en mangeant du pop-corn! C’est dans la lignée du Dîner de cons." C’est l’histoire d’un petit mensonge qui prend des proportions insoupçonnées… "On peut se permettre de rire. Il n’y a pas de blague déplacée. Mais c’est à la limite du légal!" rigole Lacombe, qui dira plus tard que Le Dindon de Feydeau ressemble à une blague cochonne qu’on raconte à un ami.

Les 10, 11, 12, 17, 18 et 19 février à 20 h
À la Maison de la culture de Trois-Rivières

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