François Massicotte : Aux armes, etc.
Si François Massicotte est reconnu pour son attitude juvénile sur scène comme au petit écran, son quatrième one man show en carrière devrait faire la preuve que l’humour est aussi le terreau idéal pour la critique sociale et politique.
Tantôt porte-parole pour le lait, la carte Visa, le Lotto 6/49 ou la Banque Nationale, tantôt la voix hors champ d’une campagne publicitaire de Bell, on l’a aussi vu à la télé sans arrêt ou presque durant les deux dernières décennies, de Presse-citron à 450, chemin du Golf. Certains se souviendront même de lui au cinéma, dans l’inoubliable Coyote, aux côtés de Mitsou.
Résister aux modes est donc assurément l’une des forces de ce survivant qui s’était illustré à sa première apparition à un Gala Juste pour rire en oubliant complètement son texte dès les premiers éclats de rire du public. Un souvenir ne soutirant aujourd’hui qu’un sourire au gaillard qui, conscient d’évoluer en terrain désormais conquis, n’entend cependant pas entreprendre de manœuvres outre-Atlantique, refusant ainsi de suivre la tendance d’import-export du milieu de l’humour. "La France ne m’intéresse pas pantoute, lance-t-il. Ce que je recherche, c’est l’équilibre. Pour les deux ou trois prochaines années, je vais être sur la route avec mon nouveau spectacle, tout en continuant d’enregistrer ici et là pour la télévision…"
Aussi, les enregistrements de l’émission Testostérone terminés, François Massicotte savait que cette nouvelle étape de sa vie d’amuseur public débutait. Ne restait qu’à parachever l’écriture de son quatrième spectacle baptisé François Massicotte craque pour mettre en branle l’indomptable processus de tournée dans lequel cette recherche d’équilibre trouve ses assises. Mais concernant l’adage qui veut que le rythme de vie d’un humoriste en tournée provinciale n’ait rien à envier à celui de rock stars décadentes, Massicotte assure qu’il s’agit davantage d’extrapolations anecdotiques que de faits tangibles. Du moins, en ce qui le concerne, laisse-t-il entendre, laconique, avant d’ajouter, songeant sans doute à certains de ses collaborateurs à Testostérone: "En fait, cela dépend de chacun…"
Fin observateur de l’actualité, François Massicotte en tire la plupart des sujets qu’il aborde dans ce one man show dont il revendique la presque totalité de l’écriture. Dans la myriade de sujets, et parmi les nouveaux personnages proposés, on retiendra celui d’un soldat de l’armée canadienne qui, selon l’intéressé, devrait immanquablement irriter le proverbial orgueil de nos militaires. Terrain miné? "C’est un sujet risible à mes yeux simplement parce qu’on est la risée du monde en ce qui concerne notre armée…" rigole-t-il, concluant sur une note éditoriale sous-jacente à la parodie proposée: "J’ai beaucoup réfléchi à la question avant de me mettre à l’écriture d’un tel numéro, et mon constat est que le Canada devrait soit mettre le paquet et qu’on déplie la totale pour l’armée pour ainsi accomplir le mandat que l’on semble s’être donné, soit se contenter d’un rôle secondaire comme plusieurs pays du monde sans pour autant perdre notre crédibilité, car on parle actuellement d’un manque total de vision de nos dirigeants qui font mal paraître la nation au complet…" Reste à espérer que le ministre de la Défense sache lire entre les lignes.
Le 22 février à 20 h
À la Salle Albert-Rousseau
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