Entre noces et théâtre : Raison sociale
Scène

Entre noces et théâtre : Raison sociale

Avec Entre noces et théâtre, le directeur artistique des GBCM Gradimir Pankov poursuit sa mission du côté du ballet actuel.

En l’espace de cinq représentations, du 10 au 19 mars, nous aurons droit au retour de Noces, réinterprétation étincelante du chorégraphe belge Stinj Celis, ainsi qu’à une toute nouvelle création de Didy Veldman.

Bien connue pour son épatante Carmen, qui a obtenu un vif succès en 2000, Veldman nous revient avec Toot. Cette œuvre audacieuse, dont le titre évoque le bruit d’un klaxon, un son qui nous connecte à notre environnement, a été créée expressément pour les danseurs des Grands Ballets Canadiens de Montréal. Inspirée de la Suite no 2 pour orchestre jazz du compositeur russe Chostakovitch, créateur sous le régime stalinien, Toot interroge l’identité, l’individualité et le rapport de l’individu à la société. "La société a-t-elle été créée au bénéfice de l’individu, ou serait-ce tout le contraire?" s’interroge la chorégraphe. "Faut-il perdre son individualité pour faire partie de la société?" Afin d’exprimer cette dualité, un deuxième univers musical a été intégré à la création: le Balanescu Quartet, qui nous transporte cette fois dans un univers beaucoup plus intime.

Fruit de la recherche, du jeu et de l’improvisation avec les danseurs, Toot recourt à des personnages clownesques pour illustrer l’opposition entre la vie en société et les sentiments profonds des individus. "J’avais ce désir de mélanger et de mettre en conflit les genres, explique Veldman. Cette pièce est donc davantage théâtrale et j’ai puisé une grande partie de mon inspiration du cirque, Montréal étant très "cirque"… Les liens possibles entre les clowns et le semblant de bonheur, le théâtre et les masques, parvenaient parfaitement à établir un parallèle avec la société."

La collaboration de la conceptrice des costumes et des décors, Miriam Buether, s’avère notoire dans la genèse de cette œuvre. Une série de blocs amovibles disposés en demi-cercle sur un sol vert rappelant l’herbe artificielle permet aux interprètes d’explorer les mouvements circulaires pour illustrer notre monde. Tout de blanc vêtus, laissant ainsi libre cours à l’imaginaire du public, les danseurs dépassent les limites de l’expression corporelle tout en y intégrant les disciplines du théâtre et du cirque. Un défi de taille…

À ne pas manquer, donc, un programme où les chorégraphes Celis et Veldman partagent leur vision sociale, en posant d’une part un regard critique sur l’institution du mariage et en abordant d’autre part avec esprit le rapport de l’individu à la société.

Les 10, 12, 17, 18 et 19 mars
Au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts

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