Marc-André Dowd : L'union fait la force
Scène

Marc-André Dowd : L’union fait la force

Marc-André Dowd du Théâtre des Gens de la place a toujours eu un penchant pour les productions d’envergure. Avec Un air de famille, il explore cependant un univers un peu plus  intime.

Habité par l’œuvre d’Agnès Jaoui et de Jean-Pierre Bacri, le jeune metteur en scène brise la routine. Il se débarrasse de ses idées de grandeur pour s’attarder à un projet qui demande un peu plus d’intériorité. Cette fois, il fait fi des artifices et d’une distribution imposante.

"Il y a aussi quelque chose de très particulier, admet Marc-André Dowd. On ne jouera pas sur la grande scène, mais dans la salle de répétition de la Maison de la culture. Le public va donc être très près, à deux pieds des comédiens. Ça exige de la part de ceux-ci un travail assez particulier, à mi-chemin entre le jeu pour le théâtre et pour la télévision. On a donc beaucoup travaillé les intentions, les regards, les silences… tout ce qui n’est pas dit dans le texte, mais que l’on sent bien entre les lignes."

Racontant une réunion familiale qui tourne au vinaigre, Un air de famille met en lien six personnages qui ont l’habitude de souper ensemble chaque semaine. Une corvée dont tous s’acquittent sans grande joie. Mais ce soir-là, trois événements majeurs viennent créer un peu d’orage au Bar du Père tranquille. "À la base, c’est une comédie, dans le sens qu’il y a énormément de répliques acidulées. On rit, mais on rit jaune à plusieurs endroits dans la pièce. Il y a quelques bons punchs. Mais également, une force de ce texte-là est qu’on peut avoir un éclat de rire puis, trois répliques plus loin, un malaise, voire un drame." De fait, les relations amour-haine alimentent une bonne partie du propos du huis clos, ce qui comble Dowd. Celui-ci rêvait depuis fort longtemps de monter une œuvre s’intéressant à une famille dysfonctionnelle. "Je trouve que ce sont de beaux personnages. Ma famille n’est pas du tout dysfonctionnelle. Je dirais que les rapports frère-sœur, mère-fils et mère-fille sont très riches. Il faut aller beaucoup au-delà du texte, soutient-il. Les sentiments ne sont jamais purs. Il y a toute l’histoire de la famille derrière, avant que l’on commence la pièce, et c’est ça qu’il faut travailler. L’amour n’est jamais sans tache; la haine n’est jamais complète. Il y a toujours une tendresse qui unit ces personnages-là. Les "relations filiales", c’est: peu importe ce qui arrive, c’est mon frère, c’est ma sœur et il faut se tenir. Et c’est ça qui est intéressant."

Les 17, 18, 19 et les 24, 25, 26 mars à 20 h
À la Maison de la culture de Trois-Rivières

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