Le Discours de la méthode : Il a pensé, donc je pense
Scène

Le Discours de la méthode : Il a pensé, donc je pense

Quand Le Discours de la méthode des marionnettes entre en scène, le Loup bleu n’est pas loin…

Quoi de mieux que de confier à une marionnette le soin de faire revivre la pensée d’un homme depuis longtemps disparu? Immortelle et plutôt flexible, la marionnette a un tout autre rapport au temps que l’être humain et ne s’embarrasse pas des siècles qui courent en entassant histoires et sujets sur leur passage. Alors prenez environ 20 marionnettes et un Loup bleu, confiez-les à Antoine Laprise et bientôt, ils vous parleront du Discours de la méthode de René Descartes comme de l’histoire qui est à l’origine de la vôtre.

Le Discours de la méthode est la troisième réalisation du Théâtre du sous-marin jaune, fondé par Antoine Laprise et Lorraine Côté en 1994. Présenté au Théâtre de la Bordée depuis le 22 mars, Le Discours de la méthode parcourt avec René Descartes le chemin qui a conduit le philosophe à écrire, au milieu du XVIIe siècle, un texte qui a changé à jamais notre façon de penser le monde. Ce qu’explique Descartes dans son "discours", c’est l’importance de faire appel à la raison dans l’appréhension des phénomènes. Autrement dit, René Descartes rappelle à ses lecteurs qu’il est bon, lorsque l’on tente d’expliquer le monde, d’utiliser son "gros bon sens". Une méthode "qui peut sembler banale aujourd’hui, parce que nous l’avons tous adoptée", rappelle le metteur en scène Antoine Laprise, mais qui marquait un tournant à l’époque où elle a été rédigée. Bien des gens expliquaient alors le monde de façon déductive, à l’image d’Aristote, qui croyait que les oiseaux naissaient dans les arbres. Descartes opposa à la méthode déductive l’observation des phénomènes, méthode à l’origine même de la pensée scientifique. "C’est à partir de Descartes que nous nous sommes mis à raisonner davantage, à reconnaître l’importance de la rigueur dans la pensée, poursuit Laprise, et aujourd’hui, quand on parle de "gros bon sens", on parle de Descartes, on le cite." Et puisque la pensée de Descartes est si importante dans l’histoire de la nôtre, le Loup bleu, directeur artistique du Théâtre du sous-marin jaune, a eu tout naturellement envie d’en retracer le fil.

Alter ego d’Antoine Laprise, le Loup bleu est toujours à la recherche de textes fondateurs et immortels. Se partageant mise en scène et adaptation du texte, les deux se sont déjà attaqués avec succès à Candide, de Voltaire, et à la Bible, de Dieu sait qui. Le Discours de la méthode s’inscrit à leur suite. "Il nous semblait logique, après avoir monté un roman épique et un texte sacré, de nous attaquer à un essai", explique Antoine Laprise. Il devait aussi leur sembler logique de choisir un essai qui, comme Candide et la Bible, est truffé d’expressions qui sont passées dans le langage courant, telles que "Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes" (Candide), "Rien de nouveau sous le soleil" (la Bible) et évidemment, le fameux "Je pense, donc je suis".

Jusqu’au 16 avril
Au Théâtre de la Bordée

Voir calendrier Théâtre