O Vertigo : Vertiges et vestiges corporels
Scène

O Vertigo : Vertiges et vestiges corporels

La compagnie O Vertigo, qui vient de célébrer son vingtième anniversaire, présente Passare, la toute dernière œuvre de la chorégraphe et directrice artistique Ginette Laurin.

La pièce Passare ou Une autre forme pour l’infini s’inscrit dans la recherche artistique que la chorégraphe Ginette Laurin avait entreprise avec Luna (2001) et prolonge son travail d’exploration de l’infiniment grand et de l’infiniment petit avec l’astrophysicien Claude Théoret. Dans cette nouvelle création, elle s’intéresse surtout aux traces que le corps laisse dans le temps et dans l’espace en les liant aux vestiges laissés par d’autres structures dans l’univers. Dans Passare, elle a travaillé avec la vidéaste Oana Suteu pour ajouter une dimension visuelle de séquences préenregistrées et en direct sur écran de fond. "Pour moi c’est pas essentiel que le spectateur sache d’où viennent les images, parce que je pense qu’intuitivement il va saisir les choses, l’ensemble", clame la chorégraphe, qui ajoute que Passare est une pièce plus émotive que ses créations habituelles.

La pièce entraîne le spectateur dans des jeux, souvent humoristiques, de répétitions dont il peut noter les changements. La chorégraphe s’intéresse également au "corps-architecture" où elle questionne la mémoire du corps à l’aide de sculptures de métal rigide porté par les danseurs ou qui restent parfois vacantes, pour ainsi donner vie au vide ou à la forme du corps.

Neuf danseurs forment la distribution de cet opus dont la trame musicale, ajoutée à la chorégraphie, a été écrite par le compositeur new-yorkais Peter Scherer.

La première mondiale de Passare a eu lieu en France en avril dernier dans le cadre de Lille 2004 et la troupe a ensuite donné une représentation en Autriche et aux États-Unis. La nudité, présente dans le spectacle, n’est pas reçue de la même façon d’un pays à l’autre. "Je n’utilise pas la nudité pour provoquer. C’est plutôt un élément particulier dans le spectacle où un solo est répété avec plusieurs danseurs ayant une tenue vestimentaire extravagante. Une des danseuses est nue avec des ailes sur le dos. La danseuse qui exécute cette séquence a la peau très blanche; pour moi, c’est une métaphore de la pureté plus qu’une provocation sexuelle", indique la chorégraphe, qui précise qu’elle ne cherche pas à faire disparaître le tabou, mais que la nudité est utilisée dans ce cas-ci comme un costume en soi.

Le 30 mars
À la Salle Maurice-O’Bready

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